2001
Cairn
Gerd van Riel, « Les hénades de proclus sont-elles composées de limite et d'illimité ? », Revue des sciences philosophiques et théologiques, ID : 10670/1.cmva8o
Un des problèmes fondamentaux du système de Proclus est qu’il semble surgir une contradiction entre son ontologie générale des deux principes (πέρας et ἀπειρία) constituant l’univers, et sa théologie des hénades. Car, en tant qu’unités (et donc divinités), les hénades sont absolument ‘unes’, c’est à dire elles ne pourraient aucunement être composées (voir, par ex., Eléments de Théologie, prop. 127). Mais de l’autre côté, comme le limitant et l’illimité se situent au niveau immédiatement en-dessous de l’un absolu, Proclus se voit obligé de conclure que même les hénades se composent de πέρας et ἀπειρία (prop. 159). Comment faut-il concilier alors la nature composée des hénades avec leur unité absolue ? Ou encore, pour reprendre les mots de Nicolaus de Méthone ( xiie s.) dans sa Réfutation des Éléments de théologie de Proclus : πῶς σύνθετοι οἱ θεοί;Tout en acceptant la thèse que les hénades ne constituent pas un niveau séparé, mais qu’elles existent en parallèle avec les différents êtres (à chaque niveau d’êtres divins correspond une classe d’hénades, et les deux séries sont totalement coextensives), l’article présent offre une solution au problème soulevé dans la direction suivante. Vu que Proclus emploie la terminologie des hénades en traitant des principes de limité et d’illimité, il est raisonnable d’accepter la thèse qu’à chaque niveau d’existence divine les hénades sont une modalité de πέρας, qui porte en soi une puissance cachée à produire les êtres, l’ἀπειρία.