Évaluation économique a priori du dépistage de la rétinopathie diabétique par photographies du fond d‘œil

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2012

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Robert Launois et al., « Évaluation économique a priori du dépistage de la rétinopathie diabétique par photographies du fond d‘œil », Journal d'économie médicale, ID : 10670/1.cnnigm


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Contexte : La rétinopathie diabétique (RD) est la cause la plus fréquente des cécités observées chez les personnes de moins de 60 ans dans la population générale. L’objectif de la recherche était d’évaluer la pertinence du dépistage préventif de la rétinopathie diabétique par photographie du fond d’œil et ses modalités de mise en œuvre. Méthodes : Un modèle de Markov a été construit pour évaluer l’efficacité de 17 stratégies. Le modèle simule le devenir d’une cohorte de patients avec ou sans rétinopathie diabétique, sur une période de 10 ans. Quatorze états de santé sont décrits dont six reproduisent l’histoire naturelle de la maladie : « Pas de rétinopathie », « Rétinopathie de fond », « Rétinopathie préproliférante débutante », « Rétinopathie à hauts risques », « Déficience visuelle sévère » et « Décès ». Trois critères ont été retenus pour définir les stratégies alternatives de dépistage : le type de matériel utilisé dans le cadre du dépistage organisé (caméra non mydriatique avec ou sans dilatation) et à l’occasion d’un dépistage individuel (biomicroscopie), le rythme (annuel, biennal ou triennal) et le seuil d’adressage au spécialiste en fonction du stade de sévérité de la maladie. Les probabilités de transition annuelles ont été estimées à partir de la Liverpool Diabetic Eyes Study (LDES). Les calculs de coûts ont été réalisés en se plaçant du point de vue des dépenses de prévention et de soins ophtalmologiques financées ou remboursées par l’assurance maladie. Les tarifs ont été extraits de la base de données Amélie. Un taux d’actualisation de 4% par an a été appliqué aux données de coûts et d’efficacité. Le nombre de déficiences visuelles sévères évitées a été choisi comme critère clinique. L’efficience a été défini en termes de processus de production. Une analyse de sensibilité déterministe a été conduite. Résultats : Six stratégies sont finalement apparues comme étant efficientes : le dépistage biennal par caméra non mydriatique avec dilatation et seuil d’adressage au spécialiste > à 10 sur le score LDES, le dépistage biennal par caméra non mydriatique avec dilatation et seuil d’adressage > à 20 sur le score LDES, le dépistage annuel par caméra non mydriatique avec dilatation et seuil d’adressage > à 30 sur le score LDES, dépistage annuel par caméra non mydriatique sans dilatation et seuil d’adressage au spécialiste > à 10 sur le score LDES, et le dépistage opportuniste biennal ou triennal. Le dépistage opportuniste annuel tout en étant efficient, constitue la stratégie la moins efficace et la moins coûteuse. Le coût moyen cumulé par patient sur 10 ans est compris entre 277 € (dépistage triennal par caméra non mydriatique avec dilatation) et 477 € (dépistage annuel par caméra non mydriatique sans dilatation). Le pourcentage de déficiences visuelles sévères évitées est compris entre 35% (dépistage triennal par caméra non mydriatique avec dilatation) et 58% (dépistage opportuniste annuel). Conclusion : Notre étude a permis de mettre en évidence 6 stratégies efficientes. Bien qu’il ne soit possible de les départager en l’absence de définition d’un seuil d’effort collectif socialement acceptable, une simple analyse de productivité raisonnée nous a amené à recommander le choix de trois d’entre elles en première intention. Le dépistage en population générale ne se justifie que s’il atteint des taux de participation beaucoup plus élevés que ceux observés actuellement.

Economic evaluation of early screening for diabetic retinopathy using fundus photography Background : Diabetic retinopathy (DR) is the leading cause of blindness in people younger than 60 years in the general population. Objective : To assess the relevance and modalities of early screening for diabetic retinopathy using fundus photography. Methods : A Markov model based on a health insurance perspective was developed to evaluate 17 screening strategies ; the model simulated the fate of patient cohorts with or without diabetic retinopathy over 10 years. Six health states which mimicked the natural history of the disease were modeled : no retinopathy, background retinopathy, mild pre-proliferative retinopathy, sight threatening retinopathy, severe visual impairment, and death. Key modalities of the screening where type of screening (mass screening with or without dilatation, and opportunistic screening), rhythm (annual, biennial, or triennial) and addressing threshold. Yearly transitional probabilities were estimated from the Liverpool Diabetic Eyes study (LDES). Cost calculations were made from the point of view of prevention spending in relation to diabetic retinopathy and cost data was obtained from the French health insurance database. A discounting rate of 4% per annum was applied to each cost and effectiveness parameter. The cycle length was 12 months. The primary endpoint of the study was the number of prevented visual impairment. Cost-effective strategies were identified and deterministic sensitivity analysis was carried out on the results. Results : Six strategies emerged as efficient in the final variant analysis of strategies to be adopted : biennial screening by non mydriatic camera with dilation and specialist referral threshold > 10 on the LDES score, biennial screening by non mydriatic camera with dilation and referral threshold at > 20 on the LDES score, annual screening by non mydriatic camera with dilation and referral threshold of > 30 on the LDES score, annual screening by non mydriatic camera without dilation specialist referral threshold > 10 on the LDES score, biennial and triennial opportunistic screening. Annual opportunistic screening though, efficient, was the least effective and least expensive strategy. The average cumulative cost per patient of 10 years was between € 277 (triennal screening by non mydriatic camera with dilation) and 477 € (annual screening by non mydriatic camera without dilation). The percentage of preventable severe visual impairment is 35% (triennial screening by non mydriatic camera with dilation) and 58% (annual opportunistic screening). Conclusion : Our study highlighted six effective strategies. Although it is impossible to separate them in the absence of a defined collective socially acceptable threshold, a simple analysis of rational productivity led us to recommend a choice of two of them as first-line. The general population screening is justified only if turnout reaches much higher than those currently observed.

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