Usages du futurisme médical en Chine pré-républicaine : craniotomie et régénération dans deux récits de science-fiction (1904-1905).

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30 juin 2017

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Florine Leplâtre, « Usages du futurisme médical en Chine pré-républicaine : craniotomie et régénération dans deux récits de science-fiction (1904-1905). », HAL-SHS : littérature, ID : 10.4000/resf.998


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Résumé En Fr

Science-Fiction as a genre develops quickly in the 1900 in China, but is is worth remembering that the scholars who produce, translate and circulate these narratives assign to them a didactic role: following Lu Xun words in his 1903 translation of From the Earth to the Moon, it would be about popularizing modern science and technology via fiction. This paper discusses this didactic stake, examining two science-fiction narratives which include a similar pattern of brain-washing and transplant: The Stone of Goddess Nüwa (Nüwa shi, by ‘Haitian duxiao zi) and New Tales of Mr Braggadocio (Xin faluo xiansheng tan, by Xu Nianci), respectively published in 1904 and 1905. In the former, the operation is carried out by female justicers organized in a Society that aims to eliminate corruption by all means. In the latter, the spirit of the protagonist has travelled to Mercury, where he attends a brain transplant, which aims to rejuvenate patients and make them smarter. The detailed process are mostly imaginary. What is at stake is certainly more symbol and ideology than scientific popularization: the episodes literally depicts the making of the new man/citizen/woman. By examining these episodes in their narrative and paratextual context, this paper discusses how polysemic and even contradictory is the use of this imaginary biotechnology. This leads to a redefinition of issues at stake in science-fiction, between fascination for technology and satire of contemporary fantasies.

Si les récits de science-fiction connaissent un développement fulgurant dans les années 1900 en Chine, il convient de rappeler que les intellectuels qui les produisent, traduisent et diffusent lui attribuent entre autres un rôle didactique : si l’on en croit les propos de Lu Xun dans sa préface à De la Terre à la Lune (1903), il s’agirait de populariser les sciences et techniques modernes par le truchement de la fiction. L’article discute cet enjeu didactique en examinant deux récits qui font apparaître un motif similaire, celui du lavage et de la transplantation de cerveau : La Pierre de Nüwa, de Haitian duxiao zi, et Nouveaux contes de Monsieur du Clairon, de Xu Nianci, publiés respectivement en 1904 et 1905. Dans le premier récit, l’opération est effectuée par des justicières organisées dans une société féminine qui s’est donné pour tâche de débarrasser la société chinoise de la corruption par tous les moyens. Dans le second, l’esprit du protagoniste ayant voyagé jusqu’à Mercure assiste à une transplantation de cerveaux, dont l’objectif est de rajeunir et rendre plus intelligents les patients. Les processus décrits sont largement imaginaires. L’enjeu des épisodes est donc certainement plus symbolique et idéologique que didactique : il s’agit de matérialiser la création de l’homme nouveau. En analysant ces épisodes et leur contexte, on montre en quoi l’usage de cette biotechnologie imaginaire peut être chargée de significations multiples voire opposées. Cela nous conduit à redéfinir les enjeux de la science-fiction, entre fascination technologique et satire des fantasmes contemporains.

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