Chapitre 7 - L’antibiorésistance et l’impact des pratiques de soin sur la qualité de l’eau et des milieux aquatiques

Résumé 0

Mis en place en 2010, le site pilote de Bellecombe (Sipibel) sur les effluents hospitaliers et stations d’épuration apporte plusieurs enseignements clés pour mieux appréhender l’impact de nos pratiques de soin sur la qualité de l’eau et sur notre santé. Les résultats obtenus révèlent que la majorité du flux de résidus de médicaments humains entrant en station d’épuration provient des habitations et non des établissements de soin. En outre, les travaux menés sur le site ont mis en évidence que les eaux usées étaient un lieu propice au maintien, voire au développement de l’antibiorésistance, de par le contact étroit entre bactéries résistantes et non résistantes, et le cocktail de polluants présents dans ces eaux. Sipibel a également permis d’évaluer la pertinence de différents leviers d’action permettant de réduire les rejets de micropolluants liés à ces pratiques, au regard des risques identifiés. Si l’amélioration du traitement des stations d’épuration peut être un levier efficace, elle ne permettra pas à elle seule de stopper la dissémination des bactéries résistantes et des micropolluants. La sensibilisation des acteurs de la santé et du grand public, l’amélioration de la réglementation sur l’évaluation du risque environnemental des médicaments, et la réduction de l’usage des produits désinfectants sont autant de leviers complémentaires qui doivent être actionnés.