Changer le territoire, devenir terrestres. Quatre leçons politiques sur Trump, le climato-négationnisme, la mondialisation et la nature

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23 juin 2020

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Gayet-Viaud Carole, « Changer le territoire, devenir terrestres. Quatre leçons politiques sur Trump, le climato-négationnisme, la mondialisation et la nature », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.cs8j9v


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Recensé : Bruno Latour, Où atterrir ? Comment s'orienter en politique, Paris, La Découverte, 2017, 160 p. Dans son dernier ouvrage, Bruno Latour reconsidère le Brexit et l'élection présidentielle américaine de 2016 à la lumière de l'écologie politique. Donald Trump y figure le chef de file des « sécessionnistes » et le héros paradoxal de la lutte contre le changement climatique. L'essai de Bruno Latour, Où atterrir ?, propose une lecture de la situation mondiale contemporaine qui place la question écologique en son coeur. Il propose d'adosser la compréhension des enjeux politiques mondiaux relatifs au changement climatique à l'actualité politique récente, et fait de Trump un pivot de sa lecture : son élection permet de « relier trois phénomènes que les commentateurs ont déjà repérés mais dont ils ne voient pas toujours le lien » (p. 9) : 1. la « dérégulation », qui « va donner au mot de "globalisation" un sens de plus en plus péjoratif » ; 2. l'« explosion de plus en plus vertigineuse des inégalités » ; 3. « l'entreprise systématique pour nier l'existence de la mutation climatique 1 ». Leçon 1. La repolitisation de l'écologie : quand Trump montre la voie L'urgence climatique est souvent décrite comme la cause vers laquelle doivent converger les intérêts de tous, parce qu'elle met en jeu la survie de l'humanité entière. La thèse défendue ici par Latour s'inscrit en contrepoint d'une telle perspective et se place à rebours des affirmations, telles que « l'homme détruit la vie sur terre » et de leur tonalité morale. L'auteur requalifie la situation sous un angle agonistique, la replaçant au coeur des conflits économiques et sociaux, dont on a longtemps détaché les enjeux environnementaux. Un premier argument tient à la distribution très inégale des responsabilités en matière de changement climatique 2 : les populations des pays du Nord, longtemps bénéficiaires de la globalisation, commencent seulement à entrevoir ce que peut signifier le fait d'en devenir les victimes. Jusqu'ici, seuls « ceux qui avaient subi, depuis cinq siècles, l'impact des "grandes découvertes", des empires, de la modernisation, du développement et enfin de la globalisation » comprenaient « ce que veut dire se voir privé de terre » (p. 16). Mais cet effet de perspective n'est 1 Le mot « climat » est « pris ici au sens très général des rapports des humains à leurs conditions matérielles d'existence » (p. 10). 2 Les ONG estiment que les 10 % des habitants les plus riches de la planète sont responsables à eux seuls de la moitié des émissions de carbone (source : Oxfam International).

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