2004
Cairn
Yannick Palut et al., « Modes de déplacement spontané en tennis », Movement & Sport Sciences, ID : 10670/1.csvu0z
RÉSUMÉCette recherche utilise les théories de l’auto-organisation pour étudier le comportement col~lectif des joueurs de tennis. Les déplacements périodiques de chacun des joueurs autour d’une position de référence, à savoir le milieu de la ligne de fond de cours, sont assimilables à ceux d’un oscillateur. De plus, les joueurs possèdent un environnement informationnel commun qui fait que les deux joueurs sont visuellement couplés, on peut donc les considérer comme deux oscillateurs couplés. Dans un système d’oscillateurs couplés, la phase relative est une mesure de la synchronisation temporelle existant entre les différents oscillateurs. Notre hypothèse est que la phase relative peut être une variable collective pertinente pour représenter le déplacement relatif des joueurs au cours du jeu. Quatre joueurs de tennis ont été filmés en train de réaliser des échanges et leurs déplacements ont été analysés. Les résul~tats montrent que deux modes de déplacement sont majoritairement adoptés : en phase et anti-phase. Dans le mode en phase, les joueurs synchronisent leur déplacement dans la même direction, alors que dans le mode en anti-phase, ils synchronisent leur déplacement dans des directions opposées. Lorsque les joueurs se déplacent entre la ligne de fond de cours et le filet, le mode en phase est plus utilisé que le mode en anti-phase ; et lorsque les joueurs se déplacent d’un couloir à un autre, le mode en anti-phase est adopté. Ces résultats, confir~mant l’hypothèse que la phase relative est une variable pertinente pour étudier le comporte~ment collectif des joueurs de tennis, et ouvre de nouvelles perspectives dans l’étude des sports duels.