Témoigner au risque de sa vie : Natalia Estemirova, une voix dissidente en Tchétchénie: Rencontres autour du livre 2012-2013

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23 mars 2022

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Bulac Bibliothèque et al., « Témoigner au risque de sa vie : Natalia Estemirova, une voix dissidente en Tchétchénie: Rencontres autour du livre 2012-2013 », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.ct7e4w


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Qui a tué Natacha ? est un documentaire réalisé par Mylène Sauloy portant sur l’assassinat de Natalia Estemirova.Le film a reçu en mars 2011 le grand prix de l’Organisation mondiale contre la torture, décerné lors du 9e Festival du film et Forum international sur les droits humains de Genève.Dans un entretien accordé à Arte en 2009, Mylène Sauloy y décrit Natalia Estemirova comme « la dernière “grande gueule” capable de s’opposer à Ramzan Kadyrov ».La journaliste russe engagée dans la défense des droits de l’homme, Natalia Estemirova, née le 28 février 1958, est assassinée le 15 juillet 2009 alors qu’elle enquête sur des cas de violation de droits humains en Tchétchénie (Caucase du Nord) pour l’ONG russe Mémorial. Ses investigations avaient pour but de révéler des cas de tortures, de viols ou de disparitions perpétrés dans cette région depuis la fin de la seconde guerre avec la Russie en 2000.Le président de Mémorial, Oleg Orlov, accuse alors publiquement le dirigeant actuel de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, d’avoir commandité l’assassinat de Natalia Estemirova. En 2010, Oleg Orlov ainsi que son ONG sont condamnés par le tribunal de Moscou à verser des dommages et intérêts au président tchétchène, à la suite de la plainte déposée par ce dernier. Oleg Orlov est déclaré non-coupable en appel. Le procès est encore en cours.La Tchétchénie est le théâtre de deux guerres successives contre la Russie de 1994 à 1996 puis de 1999 à 2000, malgré l'accord de paix signé en 1996 entre les deux gouvernements — le dirigeant tchétchène d'alors Djokhar Doudaïev est tué au cours du premier conflit en 1996. Les motivations indépendantistes des séparatistes tchétchènes emmenés alors par le président élu Djokhar Doudaïev sont irrecevables pour Boris Eltsine. En 1996, celui-ci remet à plus tard l'ouverture des négociations sur l'indépendance de cette région. En échange, le gouvernement russe s’engage à retirer ses forces du territoire tchétchène. Aslan Maskhadov est élu président de la République tchétchène d'Itchkérie en 1997. Mais l'État tchétchène n'est reconnu qu'en 1999 par la communauté internationale.Ce territoire a la particularité d'abriter des partisans du wahhabisme, un mouvement politico-religieux islamiste fondamentaliste qui a su rapidement gagner du terrain en Tchétchénie. Certains d'entre eux ont même combattu aux côtés des séparatistes pendant la première guerre sous la houlette de Chamil Bassaïev, d'autres ont participé à l'insurrection du Daguestan salafiste voisin.Pour justifier l'ouverture de nouvelles hostilités contre la Tchétchénie, en 1999, la Russie invoque les attentats perpétrés sur le territoire fédéral russe, revendiqués par Chamil Bassaïev. Selon Moscou, il s'agit alors « seulement » d'une « opération antiterroriste ». Grozny, la capitale tchétchène, est reprise en cinq semaines, le 1er février 2000, par l’armée fédérale russe. À l’issue du conflit, plusieurs milliers de combattants continuent de mener des opérations de guérilla contre les troupes russes et le nouveau régime pro-fédéral.Ce n’est que le 16 avril 2009 que le Vladimir Poutine met officiellement fin à ces « opérations antiterroristes ».Le pouvoir russe nomme en 2000 Akhmad Kadyrov président de la Tchétchénie. Son élection avec plus de 81% des voix en 2003 est considérée comme un simulacre démocratique. Il est assassiné en 2004. Depuis février 2007, c’est son fils Ramsan Kadyrov qui lui a succédé.Selon Aude Merlin, la « tchétchénisation* » du conflit a donné lieu à la mise en place d’un régime qui repose à la fois sur la reconstruction matérielle de la république et sur la terreur politique.* « Le 18 avril 2001, un gouvernement tchétchène pro-russe s’installe à Grozny. C’est le début de la “tchétchénisation” ». Un conflit interminable, Silvia Serrano, La Documentation française.

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