9 février 2024
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d'Hérouville Xavier et al., « Le Triptyque inversé de Jérôme Bosch », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.ctbloc
À la Renaissance, dire d'un italien qu'il est fourbe - « furbo » - est un compliment. À cette époque, en effet, les fourberies, à l'instar des facéties et des espiègleries, sont le propre des grands esprits, des esprits surdoués dirait-on plus spécifiquement aujourd'hui. Si Léonard de Vinci est connu pour l'excellence de ses réalisations picturales, l'intelligence de ses œuvres vue sous l'angle de la fourberie commence tout juste à l'être... Celle de Jérôme Bosch, son contemporain et alter ego septentrional " faizeur de diables ", très peu, voire pas du tout... Cette étude ne vise pas à apporter une énième lecture du chef-d'œuvre du maître flamand connu aujourd'hui sous le titre du " Jardin des délices ", mais à nous interroger sur une potentielle inversion volontaire de l'ordonnancement de ce triptyque afin d'en brouiller le message sous-jacent-hétérodoxe et sacré pour les initiés-sous couvert d'une lecture apparente plus orthodoxe pour les profanes. Cette inversion venant conforter un peu plus la requalification du panneau central de ce triptyque en " Fête des métamorphoses " formulée jadis par Wilhelm Fraenger.