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Benjamin Campion, « Des séries télévisées projetées en salle de cinéma: Vers une nouvelle « querelle des dispositifs » ? », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.ctxmxr
Depuis le début des années 2010, les séries télévisées s’immiscent sur de nouveaux écrans : ceux des salles de cinéma. Séances spéciales de festivals de cinéma, « cartes blanches » organisées par des ciné-clubs, avant-premières promotionnelles à l’initiative de chaînes de télévision, actions éducatives en partenariat avec des salles et des médiathèques, festivals dédiés aux séries télévisées : les occasions se multiplient de sortir les séries du salon. Se pose dès lors la question suivante : ce déplacement constitue-t-il une propagation naturelle à l’heure de la dématérialisation et de la légitimation des séries télévisées, ou traduit-il à l’inverse un certain opportunisme lié à la reconnaissance croissante de ces séries auprès du public, de la critique et des universitaires ? Pour y répondre, cet article étudie la potentielle adéquation entre le format des séries télévisées et le dispositif cinématographique au sens où l’entend Raymond Bellour (La Querelle des dispositifs. Cinéma – installations, expositions), qui considère que seule vaut d’être considérée comme une expérience cinématographique « la projection vécue d’un film en salle, dans le noir, le temps prescrit d’une séance plus ou moins collective ». Il confronte une approche à la fois structurelle (volume moyen, durée des épisodes, articulation des saisons) et narrative (récurrence, rapport à la clôture, promesse ou non d’un dénouement) des séries télévisées à un regard pratique et contextualisé sur le dispositif cinématographique, que celui-ci fasse l’objet d’une exploitation commerciale ou non.