Sur l'étude des sujets populaires ou les confessions d'un spécialiste des fausses nouvelles

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2018

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Tommaso Venturini, « Sur l'étude des sujets populaires ou les confessions d'un spécialiste des fausses nouvelles », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.cwq86q


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Dans ce chapitre, pour des raisons que j'essaierai de clarifier, je parlerai moins des fausses nouvelles que de l'étude des fausses nouvelles. Je ferai de mon mieux pour établir une distinction nette entre les deux, car elle me semble essentielle pour éviter le risque de se perdre dans l'imbroglio de cet objet d'étude bien épineux. Ce risque concerne le débat public dans les démocraties modernes, mais également (et très distinctement) les chercheurs qui étudient les fausses nouvelles. Personnellement, j'ai une relation amour-haine avec les fausses nouvelles. Bien que être qualifie d'expert en la matière me met très mal à l'aise, je n'ai jamais été aussi populaire qu'après avoir commencé à travailler sur ce sujet. Lorsqu'en mars 2017 Liliana Bounegru, Jonathan Gray et moi-même avons lancé le Fake News Field Guide en tant que premier projet du tout nouveau Public Data Lab (je reviendrai plus tard sur cette initiative), nous ne pouvions imaginer que nous serions en mesure d'attirer autant d'attention. En quelques mois, nous avons été contacté par des dizaines de chercheurs et professionnels du monde entier. Plusieurs organisations nous ont invités à utiliser leurs bases de données et leurs technologies et des dizaines de journalistes de différents médias nous ont demandé des entretiens. J'ai souvent entendu des artistes se de se plaindre d'être connus davantage pour leurs oeuvres les plus populaires que pour leurs meilleurs contributions. Je sais maintenant que ce sentiment existe également chez les chercheurs. Cinq raisons pour NE PAS parler des fausses nouvelles Je ne veux pas paraître snob : j'apprécie la réputation d'expert. Je crois simplement que cette réputation n'est pas méritée en ce qui concerne les fausses nouvelles. Je n'essaie pas non plus d'être modeste. Ce n'est pas seulement moi ; personne, à mon avis, ne peut honnêtement prétendre être un « expert des fausses nouvelles », pour la simple raison qu'il n'existe aucun moyen sérieux de délimiter un tel champ d'expertise. Au contraire, les chercheurs qui travaillent sur le sujet s'accordent pour dire qu'on devrait arrêter d'utiliser cette notion et commencer à la dénoncer activement.

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