2023
Cairn
Babacar Niang et al., « Les rachitismes de l’enfant au Centre Hospitalier Universitaire de Dakar », Médecine thérapeutique / Pédiatrie, ID : 10670/1.cwwhp4
Dans les pays en développement, les rachitismes carentiels sont les principales causes de rachitismes. Au Sénégal, il n’existe aucune directive nationale concernant la supplémentation en vitamine D. L’objectif de ce travail était de déterminer le profil épidémiologique, diagnostique et le pronostic des rachitismes de l’enfant. Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée sur 7 ans et ayant inclus tous les enfants de moins de 15 ans suivis pour rachitisme. Durant cette période, 13 cas de rachitismes ont été colligés, représentant 3,1 % des pathologies endocriniennes (dysthyroïdies, troubles de puberté, troubles de la croissance, anomalies du développement sexuel, diabète) et 0,4 % des hospitalisations. Le sex-ratio M/F était de 0,8. La tranche d’âge [6 mois-2 ans] était la plus représentative 46,1 %. L’âge moyen au diagnostic était de 2 ans [6 mois-5 ans]. Plus de 4 enfants sur 5 (84,6 %) ont eu un allaitement maternel dans leurs 6 premiers mois de vie. Les anomalies du squelette et les troubles de la marche étaient les principaux signes cliniques. La calcémie était basse dans 76,9 % de même que la phosphorémie dans 92,3 %. La vitamine D3 sanguine était basse dans 100 % des cas avec une moyenne de 13,2 ng/mL. Le rachitisme était carentiel (46,1 %), vitamino-résistant type 2 (38,5 %) ou secondaire à une maladie rénale chronique (15,4 %). Les rachitismes carentiels restent la principale cause de rachitisme dans notre pays, surtout chez les nourrissons. Il est nécessaire de mettre en œuvre des directives nationales de supplémentation systématique en vitamine D et de sensibiliser régulièrement la population à une bonne pratique de l’alimentation.