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Margherita Trento, « Martyre, témoignage et lignées sociales en pays tamoul (xviie-xviiie siècles) », HAL-SHS : histoire, ID : 10.1017/ahss.2023.38
Cet article s’intéresse au martyre du missionnaire jésuite saint João de Brito (1647-1693) et aux débuts de son culte en pays tamoul, entre ancrage dans des dynamiques locales et vastes horizons impériaux. Comment un jésuite portugais, agent du catholicisme mondial moderne, est-il devenu une figure si localement ancrée ? Et comment le dernier jour de sa vie est-il devenu le début d’une dévotion tamoule qui dure maintenant depuis trois siècles ? Un ensemble varié de sources permet d’aborder ces questions : les rapports, écrits en plusieurs langues, des premières enquêtes menées dans le cadre de la canonisation de Brito, où ses catéchistes figuraient parmi les principaux témoins ; un traité missionnaire en tamoul ; et une vie de Brito en tamoul écrite par l’un de ses catéchistes et conservée sous la forme d’un manuscrit sur ôles. Deux éléments se dégagent de cette exploration. Au début du xviii e siècle, être témoin d’un martyre était ainsi un moyen d’acquérir un certain degré de sainteté, et donc une autorité spirituelle et sociale transmissible au sein des lignées familiales. En outre, en assistant à la vie et à la mort de Brito, les chrétiens laïcs tamouls ont trouvé un moyen d’inscrire leur propre vie dans l’histoire du catholicisme à l’échelle locale et mondiale.