2011
Cairn
Jean Lacoste, « « Né pour voir » : De quelques thèmes goethéens chez Jean Starobinski », Littérature, ID : 10670/1.d0072a...
Peu nombreuses, mais significatives, sont les références à Goethe dans l’œuvre de Jean Starobinski, qui semble accorder à ce dernier une « autorité » particulière, en particulier dans la confrontation avec Rousseau. L’auteur de Werther n’incarne-t-il pas d’abord le spleen surmonté et maîtrisé ? Mais plus largement Goethe écrit à un moment historique décisif, où les sciences modernes, qui « désenchantent » le monde, divorcent de la littérature, à qui échoit désormais la mission de rendre compte de « l’expérience intérieure ». C’est dans ce cadre que Starobinski élabore son « histoire sémantique » des notions médicales comme la mélancolie. Ce faisant, il propose aussi une autre image de Goethe : non plus le porte-parole de la raison classique, mais le poète qui, dans Faust, fait sa part à l’ombre.