9 novembre 2016
Stéphane Amato et al., « Présence salafiste sur les réseaux sociaux : premières analyses à propos d’une « minorité active » », HAL-SHS : sciences de l'information, de la communication et des bibliothèques, ID : 10670/1.d020fw
Cet article commence par traiter du lien souvent mis en avant entre Islam radical et salafisme. Ensuite, il cherche à éclairer certains modes de propagation de messages salafistes dans les médias, surtout sur internet. Devant le caractère problématique d’un prosélytisme salafiste sur les réseaux sociaux, une réflexion est amorcée concernant la mise au point d’une méthode visant la création d’un observatoire numérique interdisciplinaire, celui-ci s’appuyant notamment sur la notion de réseau latent. L’élaboration d’une cartographie dynamique du web salafiste pourrait permettre d’anticiper, de façon automatisée, certains mouvements potentiellement dangereux et servir de système d’alarme pour les services compétents. Il s’agit donc là d’une réflexion théorique mais avancée à des fins pratiques et portant sur un enjeu éminemment stratégique. Ensuite est discutée la façon dont une « minorité active » agit pour opérer une conversion idéologique, et engager d’autres individus. A partir d’une question déjà posée – islamisation de la radicalité ou radicalisation de l’Islam ? – s’ouvrent de nouvelles perspectives de recherches, notamment liées à l’errance d’individus livrés à eux-mêmes sur internet, sans compétences informationnelles, et exposés à des messages favorisant la formation d’un imaginaire délétère.