Corporations et confréries : les étrangers et le marché du travail à Venise (XVe -XVIIIe siècles)

Résumé Fr En

Il s’agit ici d’étudier le rôle économique et social des acteurs commerciaux étrangers (forestieri) à la fin du Moyen-Âge et à l’É poque moderne. D’importants réseaux d’étrangers venaient en effet chercher dans le port du Rialto de nouvelles perspectives de travail, et s’organisaient en communautés (laïques et spirituelles). Leur augmentation ou leur réduction illustrent jour après jour les dynamiques à l’œuvre dans l’économie monde, tant dans le segment situé au sommet de la pyramide – les grands marchands entrepreneurs – qu’à la base – les artisans et les hommes de peine. L’ouverture de la société vénitienne à l’égard de l’étranger, y compris à celui qui n’était pas chrétien, caractérise le monde du Rialto jusqu’à la chute de la République. Cette tolérance défendue par les institutions politiques n’exclue cependant pas les conflits économiques entre les Vénitiens et les étrangers.

Guilds and confraternities: the strangers and the labour market in Venice (14th-18th century) This essay aims to analyze the economic and social role of foreign (forestieri) merchants and artisans in Venice between the low middle age and the early modern time. In search of new perspectives of work, many strangers, also of different religions, came in Venice, where they organize themselves as a ‘‘community’’. The phenomenon of growth and decrease of these communities underlines the dynamics of the Venetian economy and society and the change of its structures in front of the new equilibrium in the early modern world economy. The idea of great tolerance has been followed up by the political institutions but this study shows the great struggle in the labour market between Venetians and foreigners.