« Il ne faut pas affecter le style scientifique". L’héritage pascalien dans l’écriture de Nietzsche

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2021

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Lucie Lebreton, « « Il ne faut pas affecter le style scientifique". L’héritage pascalien dans l’écriture de Nietzsche », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.d19ki8


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L’un des traits les plus frappants de l’écriture de Nietzsche tient à l’absence de toute procédure déductive et démonstrative. Ses analyses se juxtaposent en aphorismes indépendants les uns des autres, où des goûts et des dégoûts, mis en avant avec force, semblent tenir lieu d’argumentation. De son point de vue, pourtant, cette apparente désinvolture est la marque d’une scientificité plus rigoureuse : « Il ne faut pas […] “falsifier”, par un faux arrangement de déduction et de dialectique, les choses et les pensées auxquelles [on] est parvenu par un autre chemin. » Or Pascal apparaît comme le modèle de cette écriture philosophique renouvelée : « Les livres les plus profonds et les plus inépuisables auront sans doute toujours quelque chose du caractère aphoristique et soudain des Pensées. » Cette singulière manière d’écrire découle en effet, chez ces deux penseurs, d’un même constat, celui, proprement révolutionnaire, de la dépendance de l’intellect à l’égard des affects. Un tel renversement implique que la scientificité véritable ne se joue pas, comme on l’avait cru, au niveau théorique, mais au niveau profond des instincts. Il signifie aussi que ces textes exigent, pour être entendus, un type de lecture entièrement différent de celui pratiqué jusqu’alors en philosophie, et que Nietzsche nomme avec précision : « la rumination ».

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