L'europe et ses langues ou comment vaincre la malédiction de Babel

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2008

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Gérard Vigner, « L'europe et ses langues ou comment vaincre la malédiction de Babel », Éla. Études de linguistique appliquée, ID : 10670/1.d1y99k


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Le défi du multilinguisme auquel est confronté l’Europe comme organisation politique (23 langues officielles) appelle, pour être relevé, des solutions innovantes dont la nature et la mise en œuvre sont cependant dans l’immédiat loin d’être évidentes. Problème déjà ancien que les voyageurs (marchands, militaires, pèlerins, étudiants, colporteurs et bateleurs divers) résolvaient de façon tout à fait empirique en s’aidant, quand leur culture le leur permettait, d’outils multilingues (calepins polyglottes, dictionnaires multilingues, recueils de conversation, etc.). L’Europe des élites s’appuyait sur une langue académique commune, le latin, et selon les époques, une langue européenne était promue au rang de langue de référence dans un certain nombre de domaines culturels (italien, espagnol, français). L’intensité des échanges dans l’Europe d’aujourd’hui, sur des problématiques de plus en plus complexes, appelle l’usage de langues d’échange partagées, de langues véhiculaires, langues parmi lesquelles l’anglais occupe aujourd’hui une place majeure. Pour faire face au risque d’un unilinguisme européen à base d’anglais (avec tous les risques que peut opérer de la sorte une certaine uniformisation idéologique), un certain nombre de solutions alternatives ont été proposées qui toutes ont en commun de mettre en place une compétence plurilingue, associées dans chacune des langues considérées, à la maîtrise de compétences restreintes. De nombreux programmes, particulièrement intéressants et innovants, ont été mis en œuvre, avec cette difficulté cependant qu’ils n’ont pas encore réellement trouvé leur place sur le marché des langues et que leur positionnement curriculaire à l’école est loin d’être évident. Le refus, politiquement fondé, de promouvoir quelques-unes des grandes langues européennes, risque fort cependant de renforcer la position d’un anglais véhiculaire. L’attrait que présentent les langues singulières dans l’apprentissage reste toujours aussi fort et peut-être conviendrait-il de s’appuyer sur un certain nombre de langues apprises dans l’ensemble des pays européens pour envisager un plurilinguisme à portée plus restreinte peut-être, mais capable de ce fait de proposer une alternative accessible à tous en regard d’un anglais véhiculaire chaque année plus présent.

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