10 octobre 2024
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Danilo Augusto de Oliveira Lopes, « Sans-toit avec loi. Regards sur la question du sans-abrisme à travers un mouvement de travailleurs au Brésil », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.d28910...
De toutes les formes de sans-abrisme au Brésil, celle qu’on appelle sem-teto (sans-toit) est peut-être la plus globale. Là-bas, où l'idée de posséder une maison est diffusée comme un rêve difficile d'accès, non seulement les sans-abri ou le SDF (sans domicile fixe) mais aussi les familles des classes populaires qui vivent en cohabitation ou qui dépensent l'essentiel de leur salaire en loyer peuvent finir par se regrouper dans une lutte collective pour le logement à travers des mouvements sociaux. Le plus grand d’entre eux est le Mouvement des travailleurs sans-toit (MTST). En plus de défendre différentes causes en matière de droits humains, il revendique le logement à travers l'occupation de terrains inutilisés. Il s’agit d’un conflit social qui finit par impliquer différentes disputes sur l’espace, le pouvoir et, surtout, les récits, les discours et la construction des images. Dans cette enquête ethnologique, je décris les querelles discursives impliquant le MTST. Je finis par le comprendre comme un mouvement qui pratique des actes de citoyenneté en marge de l’État. Soutenus par la Constitution Brésilienne, dite citoyenne, contrairement à Sans toit ni loi, de Agnès Varda, les sem-teto sont avec la loi et pour la loi.