2007
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Guillaume Romaneix, « Les privilèges des monnayers du Serment de France aux XIIIe et XIVe siècles », Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques (documents), ID : 10670/1.d29120...
Les monnayers forment l’ensemble du personnel technique travaillant au sein d’un atelier monétaire. Les monnayers royaux, regroupés en compagnies, sont membres d’une fédération appelée Serment de France. À une époque où se met en place un monnayage royal fort et exclusif, ou tendant à le devenir, l’organisation des ateliers monétaires royaux et du Serment de France revêt une importance toute particulière. La législation royale s’exprime dans ce domaine en particulier par l’octroi de privilèges, judiciaires et fiscaux, qui font des monnayers une catégorie professionnelle si ce n’est unique, du moins singulière, puisque les exemples de tels privilèges sont très rares. L’analyse des privilèges des monnayers conduit à s’interroger sur leur ancienneté et leur origine, en marquant les diverses causes de leur octroi. Les faveurs royales déterminent d’une part une juridiction particulière et une sauvegarde royale étendue, réglant ainsi les rapports entre les monnayers et la justice, royale et ecclésiastique. D’autre part, ces faveurs reposent sur des immunités fiscales et des exemptions de charges publiques, qui illustrent bien la précarité des privilèges des monnayers et permettent de montrer comment ces derniers ont su s’organiser de manière originale pour défendre leurs avantages. Les privilèges sont une compensation donnée aux monnayers en échange de l’obligation, rappelée dans le serment qu’ils prononcent à leur réception, d’être constamment disponibles pour le service du roi. Mais ils sont aussi la marque de la faveur royale et le symbole de l’utilité incontournable de la profession. La défense des privilèges organisée au niveau de l’ensemble du Serment de France est une illustration de la singularité de ce corps de métier par rapport aux autres artisans. Cette étude se fonde sur des documents d’archives, inédits pour certains d’entre eux, issus des Archives nationales, et plus particulièrement de la sous-série T 1491 (archives de la Compagnie des monnayeurs de Paris), de la série X (Parlement de Paris) et de la sous-série Z1B (archives de la Cour des monnaies). Elle utilise aussi le recueil des Déclarations, édits, arrêts etc., concernant les monnaies, conservé à la Monnaie de Paris.