30 mars 2023
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Bruno Quélennec, « Un jeu de miroirs transatlantique. Deux paradigmes de réception de Leo Strauss. », HAL-SHS : philosophie, ID : 10.3917/aphi.862.0013
Cet article poursuit la réflexion sur les réceptions de L. Strauss esquissée dans l’introduction du dossier. Partant du principe que les raisons de la politisation (ou non) de la référence théorique « Leo Strauss » ne peuvent être élucidées qu’en considérant ensemble les écrits du philosophe et les processus de réception dont ils ont fait l’objet, l’article commence avec des éléments de biographie intellectuelle, que je découpe en six « séquences » distinctes tout en insistant sur les tensions internes qui travaillent l’ensemble de l’œuvre. Au terme de ce premier parcours, je mets en avant l’aspect « polyphonique » de l’œuvre straussienne, qui semble autoriser par avance les réceptions les plus contradictoires et la luttes interprétatives les plus acharnées autour de sa « juste » compréhension. Suit une présentation de deux paradigmes opposés de réception de ses écrits, qui annoncent les autres contributions du numéro : la réception états-unienne, rythmée par les polémiques, d’une part, et la réception française, assez consensuelle, d’autre part. A la fin du texte, je formule quelques thèses susceptibles d’expliquer comment L. Strauss a pu devenir en France, au même titre qu’Hannah Arendt, une figure canonique dans le contexte du « retour » de la philosophie politique : l’absence d’école et donc d’orthodoxie straussiennes ; la lecture « critique » dont son œuvre a toujours fait l’objet, même chez les auteurs « conservateurs » ; son appropriation « à gauche » depuis les années 1980-1990, notamment par des philosophes comme Claude Lefort ou Miguel Abensour.