31 janvier 2025
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Thomas Blaizeau, « S'adapter ou disparaître, le Service des poudres face au défi atomique (1945 - 1971) », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.d32484...
Le Service des poudres, ancien organisme d'Etat chargé de la production des munitions et explosifs pour les forces armées françaises, est au cœur des changements institutionnels, techniques et conceptuels de l'armement au cours du siècle dernier. Il se modernise en profondeur, depuis la Première Guerre mondiale, afin de répondre aux défis de la guerre moderne. Cette modernisation bouleverse une institution historique qui se tourne peu à peu vers de nouveaux armements, dont le nucléaire militaire.Cette nucléarisation poudrière participe à un repositionnement du Service des poudres au sein des acteurs de l'armement. La recherche de reconnaissance institutionnelle des ingénieurs militaires des poudres favorise leur rapprochement et leur coopération avec le Commissariat à l'énergie atomique dans le cadre du programme de l'arme atomique, à partir des années cinquante.Cette thèse cherche à saisir les transformations produites par cette orientation poudrière vers le nucléaire militaire sur le Service des poudres, ses acteurs et ses sites (les poudreries du Bouchet dans l'Essonne, de Saint-Médard en Gironde, du Ripault en Indre-et-Loire et le fort de Vaujours).L'enjeu de l'autopropulsion (les propergols) oriente également le Service des poudres vers un renouvellement de ses activités pour répondre à une industrie missilière en plein essor. Cette trajectoire rejoint celle de l'armement atomique à travers les missiles nucléaires.Le sujet amène ainsi à comprendre l'évolution d'un système industriel dans un domaine hautement stratégique. Le Service des poudres s'adapte et parvient à une nucléarité poudrière essentielle pour l'armement atomique. Pourtant, il subit la relégation au sein des acteurs de la Défense et finit par disparaître en 1971. Cette thèse éclaire ce paradoxe.