2011
Cairn
Jean Sablayrolles, « De la « néologie syntaxique » à la néologie combinatoire », Langages, ID : 10670/1.d34fdc...
La tripartition courante de la néologie (formelle, sémantique, emprunt) pêche, entre autres faiblesses, par sa méconnaissance des innovations dans la combinatoire d’une lexie, avec ou sans changement de sens. Elle avait pourtant été reconnue sous le nom de « néologie syntaxique » dans Le Grand Dictionnaire Universel de Pierre Larousse et certains chapitres de l’ Histoire de la langue française de Ferdinand Brunot traitent de faits similaires. Nous voudrions montrer comment le modèle des classes d’objets permet d’affiner ce concept en lui donnant une assise scientifique. Parfois, seul un changement dans la rection est en cause (construction transitive directe vs construction transitive indirecte, ou changement de préposition, etc.), parfois, le schéma argumentatif – et les relations syntactico-sémantiques qu’il représente – est bouleversé, avec un changement de fonction primaire de la lexie (prédicat/argument/actualisateur), ou avec des emplois non prévus dans la combinatoire (telle qu’elle est, imparfaitement malheureusement, consignée dans les dictionnaires). Dans ces derniers cas, des mécanismes sémantiques du type emploi figuré peuvent être à l’œuvre.