La réforme muséale à l’heure postcoloniale. Stratégies muséographiques et reformulation du discours au Musée royal d’Afrique centrale (2005-2012)

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1 décembre 2016

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Gaëlle Crenn, « La réforme muséale à l’heure postcoloniale. Stratégies muséographiques et reformulation du discours au Musée royal d’Afrique centrale (2005-2012) », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.4000/culturemusees.866


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Résumé En Es Fr

In the early 21st century, European ethnology museums – agents that promoted colonial expansion in the 19th century – are now reforming their very nature and reformulating their narratives. To what extent can a museum rephrase its nar­rative to account for a more complex postcolonial narrative and the relationships that intersect it without destroying its own autho­rity? In three temporary exhibitions at the Musée Royal d’Afrique Centrale (MRAC) in Belgium between 2005 and 2012, we study staging strategies and the variable approach to architecture. Enga­ging with a radically self-critical discourse in different ways, these exhibits appear to pave the way to the formulation of an alterna­tive narrative or even a counter-narrative about the colonial past and its contemporary resonances. However, through the use of humor, an appeal to nostalgia, and the inclusion of contemporary art pieces, the same exhibits preserved an ambivalent narrative that clearly diminished the force of the radical critique. As a result, these exhibits definitively tend rather to preserve and even reaffirm the legitimacy of the museum’s original project.

Los museos de etnología en Europa, instru­mentos de promoción de la expansión colonial en el siglo XIX, experimentan hoy en día una profunda reforma y reformulación de sus discursos. La pregunta que se plantea es hasta dónde puede un museo reformular su discurso para dar a conocer la compleja situación postcolonial y de los vínculos que la atraviesan (Smouts, 2007) sin ignorar su propia autoridad. Estudiaremos dicho plan­teamiento tomando en cuenta las estrategias escenográficas y movimientos arquitectónicos en tres exposiciones temporales pre­sentadas en el Museo Real de África Central (MRAC) de Bélgica entre 2005 y 2012. A partir del desarrollo de un discurso reflexivo radical, las exposiciones parecen abrirse, empleando varios méto­dos, hacia la formulación de un discurso alternativo o hasta de un contra-discurso en cuanto al pasado colonial y sus resonan­cias contemporáneas. Sin embargo, empleando el humor, la nos­talgia y el arte contemporáneo en las exposiciones, se construyen espacios discursivos ambivalentes, donde se atenúa fuertemente la crítica. Las exposiciones contribuyen a preservar, e incluso a reafirmar la legitimidad museística.

Les musées d’ethnologie en Europe, instru­ments de promotion de l’expansion coloniale au XIXe siècle, connaissent aujourd’hui une profonde réforme et de reformulation de leur discours. Se pose pour eux la question de savoir jusqu’à quel point un musée peut reformuler son discours pour rendre compte de la complexité de la situation postcoloniale et des liens qui la traversent (Smouts, 2007) sans saper sa propre autorité. Nous étudions cette question en explorant les stratégies scénographiques et les déplacements touchant l’architecture dans trois expositions temporaires présentées au Musée royal d’Afrique cen­trale (MRAC) de Belgique entre 2005 et 2012. Déployant un dis­cours réflexif radical, les expositions semblent, par des moyens variés, ouvrir la voie à la formulation d’un discours alternatif, voire d’un contre-discours, sur le passé colonial et ses résonances contemporaines. Cependant, par le recours à l’humour, l’appel à la nostalgie et l’usage de l’art contemporain dans les expositions, elles permettent de ménager des espaces discursifs ambivalents, où s’atténue nettement cette critique. Les expositions contribuent ainsi en définitive plutôt à préserver, et même à réaffirmer, la légi­timité du projet muséal.

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