Le passage des frontières de médecines pas très douces : prévenir l’innocuité ou préserver l’authenticité ?

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4 avril 2021

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Brigitte Sébastia, « Le passage des frontières de médecines pas très douces : prévenir l’innocuité ou préserver l’authenticité ? », Revue d’anthropologie des connaissances, ID : 10.3917/rac.012.0071


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En dehors du Sud de l’Inde et de quelques pays asiatiques possédant une communauté tamoule de quelque importance, la médecine siddha est peu connue, voire inconnue. Depuis ces dernières décennies, la revitalisation de cette médecine savante issue de l’État du Tamil Nadu se traduit par une volonté de promotion sur le marché international. La diffusion de cette médecine n’est pas sans problème car les praticiens font un large usage de métaux, de complexes métalliques dont les seuils de tolérance dans les produits finis, pour certains d’entre eux, sont très bas en raison de leur toxicité. Des alertes émanant du Canada et d’Angleterre sur des taux élevés de métaux détectés dans certains composés médicamenteux provenant des traditions médicales de l’Inde, ont incité le ministère de la Santé de ce pays à affermir sa politique de contrôle de qualité en contraignant les industriels en produits pharmaceutiques à appliquer les Bonnes Pratiques de Fabrication. Cette réglementation a eu des conséquences sur la production pharmaceutique siddha et son exportation, mais aussi sur la pratique des médecins siddha et notamment de ceux qui détiennent un rôle non négligeable dans la vente de médicaments consommés à l’étranger. Quels types de savoir les praticiens mobilisent-ils afin d’éviter les risques d’intoxication et de préserver leur réputation ? Comment légitiment‑ils leurs choix, et quelles peuvent en être les conséquences sur le devenir de cette médecine qui fonde sa spécificité et son efficacité thérapeutique sur un savoir iatrochimique dérivé de l’alchimie ? Cet article détaille les controverses entourant l’usage thérapeutique et la toxicité des métaux, puis explore les transformations du savoir et de la pratique thérapeutique traditionnelle induites par la contrainte réglementaire des pays occidentaux.

Little is known about Siddha medicine outside those Asian countries with significant Tamil communities. Over these last decades, however, the revitalization of that scholarly medical system originating in the state of Tamil Nadu has been acting as a push towards promotion on the international markets. The distribution of this medicine is not without problems as its practitioners make much use of metals and mineral compounds whose tolerance thresholds in the finished product are, in some cases, drastic due their toxicity. Warnings of the high levels of metal detected Canada and England in some drugs belonging to traditional Indian medicines have prompted the Indian health ministry to strengthen its quality control policy by compelling the pharmaceutical manufacturers to apply “Good Manufacturing Practices”. This regulation has had some consequences on siddha pharmaceutical production and its export, but also on the practice of siddha doctors, notably among those who hold significant place for selling medicaments abroad. As far as the knowledge of practitioners is concerned, what are the choices they make in order to avoid the risk of intoxication and to protect their reputation? How do they justify these choices, and what are their consequences on the future of this medicine which bases its specificity and therapeutic efficacy on the knowledge of iatrochemistry and alchemy? These questions, which explore transformations of traditional medical knowledge due to the pressure of western countries to apply a regulation to these medicines similar to theirs, will be tackled in the second part of this article, after having exposed the case of heavy metals.

Se conocen pocas cosas sobre la medicina Siddha afuera de los países asiáticos que tienen grandes comunidades Tamil. Sin embargo, en las últimas decenas, la revitalización de este sistema médico que tiene sus orígenes en el estado de Tamil Nadu ha empujado a una mayor promoción en mercados internacionales. La distribución de las medicinas tienes problemas relacionados a los compuestos metálicos en las formulaciones que a veces rebasan mucho los límites de toxicidad. Se han declarado avisos de prudencia al respecto en Canadá e Inglaterra en algunas medicinas que pertenecen a las tradiciones médicas indias que a su vez generaron políticas de control de calidad del ministerio de la salud de la India quien ha pedido a los fabricantes aplicar «Buenas practicas manufactureras». Esta reglamentación ha tenido efectos sobre la producción farmacéutica y su exportación pero también sobre las prácticas médicas de los doctores siddha, en particular aquellos que ocupan una posición importante por su promoción y venta de las medicinas en el extranjero. En cuanto a estas prácticas médicas ¿cuál han sido las opciones elegidas por los médicos para evitar los riesgos de contaminación y proteger su reputación? ¿Cómo se justifican estas opciones y cuáles han sido las consecuencias para el futuro de esta medicina que se basa su especificidad y eficacia terapéutica en su conocimiento iatroquímico y alquímico? Estas preguntas que exploran la transformación del conocimiento médico tradicional bajo la presión de los países occidentales para aplicar regulaciones similares a sus propias medicinas, forma la segunda parte del articulo después de haber expuesto el caso de los metales pesados.

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