2024
Cairn
Joëlle Palmieri, « Colonialité numérique : mythe du rattrapage et transgression », Le Télémaque, ID : 10670/1.d5o51o
La colonialité numérique se traduit par une reconfiguration des dominations (classe, race, sexe) alimentée par la société de l’information. Avec Instagram, SnapChat, WhatsApp, etc., les utilisateurs et les utilisatrices doivent faire face à des violences épistémiques, accompagnées d’un discours politique dominant qui tend à les individualiser. Parce que, en concertation avec les États, les entreprises qui créent ces applications nient l’historicisation, la contextualisation et le genre des savoirs des utilisateurs et des utilisatrices, leur apprentissage et leur création de pensée en sont affectés. Paradoxalement, des usages transgressifs des outils numériques sont mis en place par des individus ou des organisations ; ils passent par la libération de savoirs non savants, rendus visibles par des “passeurs et des passeuses de savoirs” à l’affût d’une pédagogie critique qui transforme radicalement les normes sociales.