2011
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Maurice Tsalefac et al., « Variabilité climatique et adaptation paysanne autour du Parc national de Waza dans la plaine du Logone (Nord Cameroun) », Espaces tropicaux (documents), ID : 10670/1.d6122h
Dans la zone sahélienne du Cameroun, les perturbations climatiques particulièrement intenses au cours des trois dernières décennies ont sérieusement affecté les systèmes socio-économiques traditionnels. À partir des données climatologiques recueillies dans les stations de la région, des enquêtes auprès des populations et des observations de terrain, nous étudions les formes observées d’adaptation des paysans à ces aléas autour du parc de Waza. Ces formes d’adaptation se traduisent notamment par l’abandon des cultures exigeantes en eau comme le coton au profit du sorgho de décrue, l’intensification des activités de cueillette, particulièrement de la gomme arabique, ou d’autres activités moins liées aux pluies comme l’artisanat De même, on observe chez les éleveurs une amplification du semi-nomadisme et de la transhumance. En saison sèche, les pâturages de la périphérie du parc attirent en plus des cheptels locaux, des troupeaux venus des départements voisins du Mayo Sava, du Diamare et même des pays voisins notamment du Nigeria, du Niger, du Tchad et de Centrafrique. Ainsi, les perturbations climatiques en cours accélèrent, dans la zone d’étude, une course à l’espace des agriculteurs qui déstabilise les sociétés pastorales et les appauvrit, alors qu’elles sont généralement considérées comme les plus adaptées à cet environnement sahélien aux ressources fragiles. Cette situation est aggravée par ailleurs par la surexploitation des ressources naturelles à l’intérieur et autour des aires protégées. On se demande alors quel modèle de développement faut-il envisager si l’on ne maîtrise pas la dégradation du milieu et notamment du couvert végétal qui est, dans ce contexte, l’élément le plus directement sensible aux différentes formes d’intervention humaine.