2018
Cairn
Barthélemy Durrive, « Deux ouvriers-machine, avant et après Taylor », L'Homme & la Société, ID : 10670/1.d6196e...
La métaphore de l’homme-machine, qui peut signifier différentes choses, a pris un sens précis et littéral dans le cadre de la constitution d’une sous-discipline nouvelle (en France, entre la fin des années 1850 et celle des années 1910) appliquant la physiologie de l’activité musculaire à l’étude du travail humain. Cette « physiologie du travail professionnel » a été initialement développée sans connaissance des travaux de Taylor, mais elle a pris un tournant décisif (qui amènera à son échec, puis à un renouvellement profond sous la forme de l’ergonomie) en rencontrant le taylorisme, introduit entre-temps en France. En se focalisant sur la description des dispositifs expérimentaux, le présent article propose de comparer deux moments dans cette histoire – 1858 (avec le « moteur-homme » de G.-A. Hirn) et 1913 (avec le « rendement de la machine humaine » chez J. Amar) – pour mesurer la différence de sens qu’a pu prendre la métaphore.