Le discours NWOW et ses logiques interprétatives : sens, critique et subjectivité dans les « nouvelles formes d’organisation du travail »

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2020

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Jan Zienkowski et al., « Le discours NWOW et ses logiques interprétatives : sens, critique et subjectivité dans les « nouvelles formes d’organisation du travail » », Management & Prospective, ID : 10670/1.d68sb9


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Le monde du travail connaît des changements significatifs du fait de l’introduction des «  new ways of working » (NWOW, ou « nouvelles formes d’organisation du travail », NFOT). Cette étude vise à élucider la manière dont les employé·es « de bureau » donnent sens aux NWOW. Nous empruntons le concept de logique à la théorie post-structuraliste et psychanalytique lacanienne du discours (Laclau et Mouffe, 1985 ; Glynos 2008 ; Glynos et Stavrakakis, 2008) selon laquelle une logique structure la manière dont on articule des éléments sémiotiques entre eux. Nous nous appuyons en particulier sur l’élaboration des concepts de logiques sociales et fantasmatiques par Glynos et Howarth (2007). Nos questions de recherche sont : Quelles sont les logiques sociales ou interprétatives qui structurent le discours NWOW articulé par les employé·es de bureau ? De quelle manière ces logiques peuvent-elles donner des points d’appui à la critique de certains aspects des NWOW ? En quoi les logiques du discours NWOW structurent-elles la subjectivité des employé·es capables d’un certain degré de réflexivité vis-à-vis de leur sens de soi et de leurs pratiques discursives au travail ?Notre corpus consiste en des retranscriptions d’entretiens avec 29 employé·es dans huit organisations privées ou publiques belges de différentes tailles et de différents secteurs. L’analyse des entretiens met au jour les logiques interprétatives suivantes : une logique néolibérale (avec son emphase sur le management par résultats et le management de soi), une logique humanisante (avec son accent sur le bien-être au travail), une logique expressive/consultative, une logique participative (qui valorise la co-décision) appliquée au niveau de l’équipe, une logique pseudo-participative, une logique d’autorité, et une logique de service public de qualité. L’investissement affectif des employé·es dans les logiques qui structurent les pratiques discursives du NWOW est soutenu par une logique fantasmatique qui rend l’implémentation du NWOW apparemment nécessaire. Les employé·es recourent à certaines de ces logiques pour s’engager dans une critique généralement limitée du NWOW et légitimer des micro-résistances. La critique est rarement synonyme d’opposition aux NWOW et à leur raison d’être. Enfin, nous montrons comment le discours NWOW célébratoire structure la subjectivité des employé·es en construisant une opposition binaire entre un·e employé·e « idéal·e » et son contraire.

The world of work has undergone a series of significant changes as a consequence of the introduction of so-called « new ways of working » (NWOW). This study aims to clarify the ways in which office workers make sense of NWOW. We borrow the concept of logic from poststructuralist and Lacanian psychoanalytical discourse theory (Laclau et Mouffe, 1985 ; Glynos, 2008 ; Glynos et Stavrakakis, 2008) according which a logic structures the way people articulate semiotic elements with each other. We rely especially on the concepts of social and fantasmatic logics as elaborated by Glynos and Howarth (2007). Our research questions are the following : What social or interpretative logics structure the NWOW discourse (re)articulated by office workers ? To what extent do these logics offer support for particular modes of critique with respect to NWOW ? In what ways do the logics of NWOW discourse structure the subjectivities of office workers who display varying degrees of reflexivity with respect to their sense of self and to their work related discursive practices ?Our corpus is based on 29 transcripts of interviews conducted with employees working in Belgian private and public organisations of different sizes active in a variety of sectors. The analysis of these interview data allowed us to identify the following interpretive logics : a neoliberal logic (with an emphasis on a management by results and a management of the self), a humanizing logic (with an emphasis on wellbeing at work), an expressive/consultative logic, a team-oriented participatory logic (valuing collective decision-making), a pseudo-participatory logic, an authoritative logic, and a logic of qualitative public service. The affective investment of employees in the logics structuring the discursive practices of NWOW is sustained by a fantasmatic logic that renders the implementation of NWOW seemingly necessary. Employees rely on some of these logics in order to articulate a limited form of critique that can inform micro-resistances to NWOW programs. Critique only rarely amounts to an outright opposition to NWOW or to a questioning of its raison d’être. In our analysis, we show how celebratory NWOW discourse structures the subjectivities of employees through the construction of a binary opposition between ideal-typical NWOW workers and their opposites.

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