Patriarcat kanak, patriarcat colonial

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En France comme dans de nombreux pays et instances internationales, les inégalités entre les sexes servent de plus en plus à opposer « nous » et « eux », soit l’Occident supposé égalitaire et ses « autres » supposés patriarcaux ou bien l’élite « éclairée » et son peuple « obscurantiste ». Cette instrumentalisation raciste et classiste du féminisme masque la perpétuation de la domination masculine parmi les groupes majoritaires, assigne les groupes minorisés à une forme d’arriération prémoderne et tend un piège particulièrement retors aux luttes féministes – comment continuer à dénoncer le patriarcat à l’œuvre parmi les dominé·es sans contribuer à cette altérisation ? La notion de « jonction patriarcale » proposée par Julieta Paredes à partir des mobilisations féministes amérindiennes offre un outil précieux pour déjouer ce piège. Hélène Nicolas éclaire ainsi la situation calédonienne en montrant la « double peine » imposée aux femmes kanak·es du fait de la convergence entre patriarcat colonial et patriarcat kanak.

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