Éthique de la considération

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11 janvier 2018

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Corine Pelluchon, « Éthique de la considération », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.d6oclg


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Why do we have such difficulty in changing our lifestyles and to effect the environmental transition, while no one anymore can either deny that our model of development has a destructive impact on the ecological and social plan or doubt the intensity of violence inflicted upon animals ?To respond to these challenges implies the accomplishment of the gap between theory and practice in developing a virtue ethics. Instead of focusing on principles or on the consequences of our acts, a virtue ethics is interested in our concrete motivations, that is to say, in the representations and the affects that incite us to act. Which moral traits can lead us to be sober and to have pleasure in doing the good, instead of being constantly torn between happiness and duty ?The ethics of consideration takes its source from the morals of antiquity, but it rejects their essentialism and depends on humility and vulnerability. Whereas Bernard de Clairvaux makes consideration rest upon an experience of the incommensurable that presupposes faith, Corine Pelluchon defines it by « transdescendence ». This « transdescendence » outlines a movement of deepening of oneself that permits the subject to experience the link that unites him or her to other living beings and that transforms consciousness of its belonging to the common world into a lived knowledge. Consideration is the global attitude upon which the virtues are grounded in the course of an individuation whose process the author describes the stages and the obstacles, indicating what could be a moral education that would emancipate individuals and help them promote a different approach to the economy and politics.

Pourquoi avons-nous tant de mal à changer nos styles de vie, alors que plus personne ne peut nier que notre modèle de développement a un impact destructeur sur le plan écologique et social ni douter de l’intensité des violences infligées aux animaux ? Relever ce défi implique de combler l’écart entre la théorie et la pratique en développant une éthique des vertus. Au lieu de se focaliser sur les principes ou sur les conséquences de nos actes, celle-ci s’intéresse à nos motivations concrètes, c’est-à-dire aux représentations et aux affects qui nous poussent à agir. Quels traits moraux peuvent nous conduire à être sobres et à avoir du plaisir à faire le bien, au lieu d’être constamment déchirés entre le bonheur et le devoir ? L’éthique de la considération prend sa source dans les morales antiques, mais elle rejette leur essentialisme et s’appuie sur l’humilité et sur la vulnérabilité. Alors que B. de Clairvaux fait reposer la considération sur une expérience de l’incommensurable supposant la foi, Corine Pelluchon la définit par la transdescendance. Celle-ci désigne un mouvement d’approfondissement de soi-même permettant au sujet d’éprouver le lien l’unissant aux autres vivants et de transformer la conscience de son appartenance au monde commun en savoir vécu et en engagement. La considération est l’attitude globale sur laquelle les vertus se fondent au cours d’un processus d’individuation dont l’auteur décrit les étapes.

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