2011
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Isabelle Ligier-Degauque, « 1725 : une année de polémique (Fuzelier vs Piron) », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.d79f19...
À quoi reconnaît-on une querelle théâtrale ? À des faits (scéniques et éditoriaux) et à l'orchestration de ces faits. En 1724 et 1725, plusieurs pièces ayant pour personnage éponyme Mariamne sont publiées ou jouées à la Comédie-Française. Quand Voltaire donne le 6 mars 1724 sa "Mariamne", J.-B. Rousseau, qui s'est brouillé avec lui, exhume une ancienne pièce de Tristan l'Hermite (1636), centrée elle aussi sur l'épouse malheureuse et vertueuse d'Hérode le Grand. Presque un an après la première version de la tragédie de Voltaire, l'abbé Nadal présente au public une autre "Mariamne" (février 1725), qui ne connaît que quatre représentations. Lui et Voltaire étant de grands ennemis, une dispute éclate, l'auteur malheureux se plaignant de la cabale qu'aurait formée Voltaire pour faire chuter sa pièce. Peu de temps avant la "Mariamne" de l'abbé Nadal, une énième tragédie sur le même thème avait été lue aux acteurs du Théâtre-Français et rejetée : on en ignore l'auteur. Enfin, une deuxième version de la tragédie de Voltaire est représentée le 10 avril 1725 sous le titre d'"Hérode et Mariamne". Toutes les "Mariamnes", jouées et/ou imprimées au milieu des années 1720, occasionnent une véritable querelle dramatique, non seulement entre les auteurs des "Mariamnes" rivales, mais aussi, en 1725, entre deux parodistes : Louis Fuzelier et Alexis Piron. C'est à cette dernière querelle, par le biais du théâtre, que nous nous intéressons.