Liban : chronique d’une faillite annoncée

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Resté en marge des troubles qui ont agité la région depuis 2011, le Liban apparaît à bien des égards comme un cas d’école. En dépit de la proximité du conflit syrien, le pays avait réussi à préserver les fragiles équilibres communautaires sur lesquels repose son modèle politico-institutionnel. Or, le mouvement de contestation populaire qui a émergé à l’automne 2019 appelle à une remise en cause fondamentale de ce système et à la définition d’un nouveau contrat social à même de représenter l’ensemble de la population libanaise. Alors que la classe dirigeante libanaise semble bien en peine de proposer des solutions à la mesure des problèmes, la terrible explosion sur le port de Beyrouth qui a endeuillé durant l’été 2020 le Liban a porté la colère des Libanais à son comble.

Remaining on the side-lines of the turmoil that has shaken the region since 2011, is in many ways Lebanon is seen as a textbook case. Despite the proximity of the Syrian conflict, the country has managed to sustain the fragile community equilibrium that underpins its political-institutional model. However, the popular protest movement that emerged in the autumn of 2019 calls for both a fundamental review of this system and the definition of a new social contract, capable of representing the whole Lebanese population. Faced with a triple-whammy crisis that is at once political-institutional, socio-economic and financial, the Lebanese ruling class seems to be struggling to come up with solutions that are a match for the problems.