Gramsci et la psychanalyse (II) : Sur les traces d'une réception fragmentaire dans les Cahiers de prison

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Nous poursuivons ici notre lecture des traces laissées par l’événement freudien dans les Quaderni de Gramsci, traces toujours fragmentaires et indirectes, et pourtant précieuses, aussi bien pour une juste compréhension de la pensée gramscienne dans sa singularité, qu’en tant que suggestion d’un destin possible du travail de la psychanalyse dans le marxisme, et du marxisme pour la psychanalyse. Dans ce deuxième temps de notre lecture, il s’agit d’insister sur la fonction assignée par Gramsci à l’intelligence freudienne en tant qu’instrument fondamental pour bâtir une nouvelle éthique, en particulier en ce qui concerne la définition d’une nouvelle « personnalité féminine », le dépassement de son « complexe d’infériorité », et la nécessité de contrer les « contrecoups » de tout nouveau « idéal d’homme collectif ».

Here, we pursue our reading of the traces left by the Freudian event in Gramsci’s Quaderni, traces that are always fragmentary and indirect, and yet valuable, both for a clear understanding of Gramscian thought in its singularity, and as the suggestion of a possible future for the work of psychoanalysis in Marxism, and of Marxism for psychoanalysis. Taking our interpretation further, we insist on the ethical function attributed to Freudian intelligence as a fundamental instrument to build a new ethics, especially as far as defining a new « feminine personality » is concerned, with the need to surmount her inferiority complex, and the need to counter the repercussions of any new « ideal collective Man ».