L’enfantement, un problème non théologique ?

Résumé Fr En

À l’heure où les techniques reproductives sont sur le point de remplacer le corps et la subjectivité des femmes dans l’enfantement, il vaut la peine de s’interroger sur les enjeux anthropologiques, mais aussi téléologiques et théologiques de l’enfantement : en quoi l’enfantement, défini comme l’expérience d’incarnation de soi, d’une mère et de son enfant, serait-il un problème théologique ? La présente réflexion se propose de déployer cette question dans l’horizon du problème du rapport entre incarnation phénoménologique et Incarnation théologique, en empruntant le chemin d’une phénoménologie de l’enfantement, selon « la voie de la monadologie », l’une des voies par lesquelles la phénoménologie husserlienne tâche d’« atteindre Dieu sans Dieu ». Au terme de l’itinéraire, un sujet singulier devenant mère fait apparaître la source originaire constituante, le mouvement et le sens constitué de l’expérience phénoménologique de l’enfantement, ainsi que son rapport à l’ idée de Dieu chez Husserl.

At a time when reproductive techniques are about to replace women’s bodies and subjectivity in childbirth, it is worth asking ourselves about the anthropological, but also the teleological and theological stakes of childbirth: in what way is childbirth, defined as the experience of incarnation of oneself, of a mother and her child, a theological problem? The present reflection proposes to unfold this question within the horizon of the problem of the relationship between phenomenological incarnation and theological Incarnation, by following the path of a phenomenology of childbirth, according to the “path of monadology”, one of the ways in which Husserlian phenomenology tries to “reach God without God”. At the end of the itinerary, a singular subject becoming a mother brings to light the original constitutive source, movement and meaning of the phenomenological experience of childbirth, as well as its relation to the idea of God in Husserl.