Eugène-François Vidocq, penseur de l’espace social criminel

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Cet article examine les procédés et les principes selon  lesquels trois ouvrages écrits par Eugène-François Vidocq – ses Mémoires (1828), Les Voleurs (1836) et Les Vrais Mystères de Paris (1844) – organisent l’espace social criminel. L’étude exposera une abondante circulation textuelle et mettra en regard les ouvrages évoqués plus haut avec la célèbre enquête d’Honoré-Antoine Frégier, Des classes dangereuses de la population dans les grandes villes et des moyens de les rendre meilleures. L’article dégagera ainsi le portrait cohérent que construisent ces œuvres de Vidocq, portrait qui sert en fait à établir un ethos bien particulier pour Vidocq, non celui de témoin privilégié, en raison de son passé de forçat et de policier, mais celui d’expert capable d’en traiter comme le font à la même époque les enquêteurs sociaux.

This paper examines the principles and techniques guiding the organisation of criminal society in three of Eugène-François Vidocq’s works, his Memoirs (1828), Les Voleurs (1836) and Les Vrais Mystères de Paris (1844). It reveals considerable textual circulation and confronts these works with Honoré-Antoine Frégier’s famous survey, Des classes dangereuses de la population dans les grandes villes et des moyens de les rendre meilleures. This brings to light the portrait of Vidocq as constructed by the three works in question, a portrait whose function is actually to establish a particular ethos for him : not that of a witness privileged by reason of his past as a convict and as a policeman, but that of an expert with the ability to deal with these topics in the same way as the social scientists of the time.

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