2 novembre 2012
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Katherine Doig, « La forme épistolaire, « esthéthique » de L'Immoraliste », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.d8usr3
Longtemps négligé, le cadre formel de L'Immoraliste – celui d'une seule longue lettre dont lenarrateur est l'ami de jeunesse du protagoniste Michel – dessine en réalité un véritable programme esthétique et éthique pour ce récit. Bien que Gide, dans une citation connue, déclare que l'esthétique est le seul point de départ sain pour parler de ses oeuvres, on ne peut oublier l'élément moral et éthique d'un récit intitulé L'Immoraliste. La forme de la lettre unique permet un regard privilégié sur la question de la séparation ou l'identité d'éthique et esthétique dans ce texte. En effet, par la polarité d'une forme tendue entre les points de vue opposés de l'épistolier et de son destinataire, et par l'incertitude à laquelle est condamnée toute lettre unique, cette forme réunit esthétique et éthique. Elle donne corps à cette ambiguité gidienne, un refus de juger qui est pourtant conscient des termes et des contradictions du texte - « protéger le garde et le braconnier » - et qui représente un programme non seulement esthétique mais proprement éthique pour ce récit.