« Aux frontières de l’inexistence », une lecture de la tétralogie de Yirminadingrad

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15 juillet 2022

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Claire Cornillon, « « Aux frontières de l’inexistence », une lecture de la tétralogie de Yirminadingrad », Textes et contextes, ID : 10670/1.d91297...


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Yama Loka Terminus, Bara Yogoï, Tadjélé et Adar forment la tétralogie Yirminadingrad. De nombreux auteurs et artistes se sont emparés de cet univers conçu à l'origine par Léo Henry et Jacques Mucchielli pour y raconter des histoires, par les mots ou les images. Yirminadingrad se construit autour d'un centre fuyant, mystérieux, mythique qui est celui de la ville, mais travaille également, en termes d'écriture, comme un ensemble de cercles qui organisent des textes divers, résonnant tous entre eux sans dessiner de hiérarchies. La tétralogie s'attache à des propositions radicales au risque de dérouter. Multiplication des styles et déconstruction de la narration ouvrent les limites d'un récit pour en faire un monde. Quand bien même l'univers y est sale et violent, il s'en dégage une beauté étrange qui tient précisément à sa force poétique. Le monde de ces nouvelles semble pourtant bloqué, déterminé par les souvenirs tragiques du passé et sans grande perspective d'avenir. Un monde qui fonctionne en apparence, mais qui se révèle en ruines, sapé par des dynamiques souterraines dénoncées seulement par certains. Un espace de misère économique, de conflits ethniques, de solitude. Dès Yama Loka Terminus, les destins se délitent. Les personnages errent dans une ville où la violence est omniprésente. On parle de textes en textes de dictature, de génocide, de "normalisation". Réflexion politique, non pas systématisée ou didactique, mais brute dans ses images et sophistiquée dans son ambiguïté, la tétralogie passe par le biais de l’exploration d’un univers dystopique qui vient cogner contre notre propre monde et qui se construit comme un mythe aux mille et une versions. C’est ce que nous explorerons dans cet article.

Yama Loka Terminus, Bara Yogoï, Tadjélé and Adar form the Yirminadingrad tetralogy. Numerous authors and artists have seized upon this universe, originally conceived by Léo Henry and Jacques Mucchielli, to tell stories through words and images. Yirminadingrad is built around an elusive, mysterious, mythical centre which is that of the city, but also works, in terms of writing, as a set of circles which organise diverse texts, all resonating with each other without drawing any hierarchies. The tetralogy focuses on radical proposals at the risk of confusing. Multiplication of styles and deconstruction of the narrative open the limits of a narrative to make a world of it. Even though the universe is dirty and violent, it emanates a strange beauty that is precisely due to its poetic force. The world of these short stories seems to be blocked, determined by the tragic memories of the past and without much prospect of a future. A world that apparently works, but which turns out to be in ruins, undermined by subterranean dynamics denounced only by some. A space of economic misery, ethnic conflicts, loneliness. From Yama Loka Terminus onwards, destinies are unravelling. The characters wander in a city where violence is omnipresent. The texts speak of dictatorship, genocide and ‘normalisation’. A political reflection, not systematized or didactic, but raw in its images and sophisticated in its ambiguity, the tetralogy explores a dystopian universe that clashes with our own world and is constructed as a myth with a thousand and one versions.

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