Aménagements hydrauliques et gestion de l’environnement dans le delta du Fleuve Sénégal (Axe Gorom-Lampsar - Sénégal)

Résumé En Fr

Hydraulic engineering and environmental management in the Sénégal river delta. The Sénégal river delta is located in the saharo - sahelian fringes of Africa where the population is since the end of the sixties under the threat of specially agressive desertification processes. In this context, every hydraulic or hydro-agricultural harnessing, aiming at the command of running water, appears a priori like a positive solution to the protection of the human and ecological environments. Thus, since the sixties, the delta was the center of numerous fittings and the completion of these politics corresponds to recent filling of the reservoirs of Diama and Manantali, which allows to harness the river regime of the Sénégal stream. The multiplication of rice-growing areas along the axis Gorom-Lampsar expresses the undeniable attraction of the population. But, if the current to fresh water during the whole year makes up for a considerable blessing, some other results, negative, direct or indirect, ecological (like choking up mud in the distribuaries and putting them under grass) or sanitary (bilharziosis) acting very often in common, are induced by these development works and make precarious the apparent improvements of the living conditions. In that manner, the problem of the responsability in development installations is set again in the management of the environment.

Le delta du fleuve Sénégal s’inscrit dans ces marges saharo-sahéliennes où la population est sous la menace de processus de désertification particulièrement agressifs depuis la fin des années soixante. Dans ce contexte, tout aménagement hydraulique ou hydro-agricole visant à maîtriser l’eau apparaît a priori comme une solution bénéfique à la protection de l’environnement humain et écologique. Ainsi, le delta a-t-il été le siège de nombreux aménagements depuis les années soixante et le point d’ orgue de cette politique correspond à la récente mise en service des barrages de Diama et de Manantali, qui permettent d’artificialiser le régime hydrologique du fleuve Sénégal. La multiplication des périmètres rizicoles le long de l’axe Gorom-Lampsar traduit incontestablement un attrait des populations. Mais si l’accès à l’eau douce, durant toute l’année, constitue un bienfait considérable, d’autres effets, négatifs, directs ou indirects, écologiques (envasement et enherbement des défluents) ou sanitaires (bilharzioses), agissant souvent en interrelations, sont induits par ces aménagements et rendent précaires les apparentes améliorations des conditions de vie. Ainsi se trouve à nouveau posée la question de la responsabilité des aménagements dans la gestion de l’environnement.