La Terza età des Vies de Vasari : dynamiques fondamentales et étayages

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2002

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La maîtrise conceptuelle qui consiste à appréhender intellectuellement des processus étalés sur une période de très longue durée est désormais un acquis de notre mode de pensée occidentale.La partition du temps historique en siècles a été, en tant que cadre fixe structurant, un instrument précieux dans l’acquisition de cette rationalisation mentale de l’histoire : elle nous permet de penser notre présent en unité inscrite dans une unité temporelle globale,compacte, et longue. En 1540, au début de son travail de rédaction des Vies, Vasari ne dispose pas de cet instrument de rationalisation du temps historique. Si l’utilisation du découpage du temps historique en tranches de cent ans conforme au découpage calendaire de l’ère chrétienne est repérable avant cette date, elle l’est toujours dans un contexte où est absent son usage raisonné. Il n’est donc pas surprenant que Vasari ne fasse pas appel à cette nomenclature :les historiens de l’art ne l’utiliseront dans la classification et hiérarchisation des diverses périodes artistiques qu’à partir du XVIII° siècle. A quel autre cadre mental fait-il donc appel dès sa première rédaction pour dépasser ces difficultés et structurer ses Vies d’artistes ? La plupart des lectures critiques modernes ont à ce sujet apporté des réponses convergentes d’autant plus attendues que Vasari lui-même les souffle à plusieurs reprises(dans ses introductions et dédicace) à ses lecteurs. Si l’on excepte Toffanin qui décrit dansson histoire de la littérature italienne un Vasari enlisé dans une juxtaposition fragmentaire de biographies, Schlosser, Blunt, Venturi, Chastel, Ferroni ou Patrizi identifient par contre la ligne progressive fortement structurée des Vies, spécialement dans sa première édition. L'article explore la manière dont, dans sa Terza età, Vasari ne se contente pas, en architecte averti, de maintenir la structure porteuse qui encadre et soutient son ouvrage mais déploie prudemment un dispositif d’étayage qui vient consolider la structure d’ensemble de l’édifice des Vies au moment où, comme nous le constaterons, elle se trouve particulièrement fragilisée.

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