Architecture et urbanisme modernistes en fin d'Empire : le cas de la reconstruction de Bizerte par Bernard Zehrfuss entre Empire colonial et Union Française (1943-1947) Modern architecture and End of Empire : The case of Bizerte reconstruction performed by Bernard Zehrfuss, between colonial Empire and French Union (1943-1947) Fr En

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26 novembre 2020

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Nesrine Azizi, « Architecture et urbanisme modernistes en fin d'Empire : le cas de la reconstruction de Bizerte par Bernard Zehrfuss entre Empire colonial et Union Française (1943-1947) », Theses.fr, ID : 10670/1.dbcslr


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Réinscrivant la Tunisie dans l’histoire du Second Empire Colonial Français dans sa phase finale, cette thèse s’intéresse à la reconstruction, sous l’égide de l'architecte français Bernard Zehrfuss, de la ville militaire de Bizerte à l'ère du démantèlement de l'Empire colonial français. Elle ambitionne de lever le voile existant sur une reconstruction moderniste élaborée au nom de l'Empire, paradoxalement au moment même de son déclin. Malgré son importance, cette reconstruction n’est mentionnée que relativement rapidement dans l’historiographie. Elle est pourtant une question d’Empire, et comme Albert Laprade l’écrira bien dans l’Architecture d’Aujourd’hui en 1945, elle déborde le cadre de la Tunisie. Elle serait selon plusieurs auteurs la cause de la fin de la mission de Zehrfuss en Tunisie. Pour cerner les contours de cette reconstruction, nous avons procédé à une enquête croisant une partie des archives du Service d'architecture et d’urbanisme disséminées entre les Archives Nationales de Tunisie et différents fonds d’archives conservés à l'Institut Supérieur de l'Histoire du Mouvement national en Tunisie, avec d'autres fonds d'archives conservés en France, notamment, aux Archives Nationales de Pierrefitte- Sur- Seine, les fonds de l'ENA et le fonds d'E.C. Petit. Ces documents nous ont permis d’éclairer les mécanismes de cette reconstruction à travers les péripéties du processus de fin d'Empire que nous divisons en deux phases : le temps de l’Empire et le temps de l’Union Française. Au temps de l’Empire ce projet de ville impériale prend toute sa légitimité et frappe par la magnificence et la grandeur des plans d'urbanisme moderne conçus spécialement par Zehrfuss, malgré un contexte de crise économique et de pénurie de matériaux. Derrière ce que nous avons appelé l’idéologie de l’ostentatoire, se dessine un projet politique qui, par le biais de cette reconstruction, cherche à intimider et à se faire craindre, dans un contexte marqué par une perte d’autorité, un possible établissement de l’A.M.G.O.T (Allied Military Government of the Occupied Territories), et la montée du nationalisme tunisien depuis l’invasion allemande. Il n'en est pas de même à partir d’octobre1946, date officielle de la fin de l'Empire et de la création de l'Union Française. Cette nouvelle phase de la vie du Second Empire Colonial Français, coïncide avec un revirement notable dans la politique de l’ostentatoire, désormais considérée comme obsolète et contre-productive, voire dangereuse. Rendant caduc à terme l'existence du Protectorat et par ricochet inutiles pour la France de lourds investissements pour le projet de la ville de Bizerte, dans un pays promis à l'indépendance, l’Union Française, point de basculement, sera à l’origine d’une nouvelle doctrine plus pragmatique. Cette doctrine se veut dans l’apparence, être plus humaine et se rapprocher le plus possible des doléances des sinistrés, mais ne fait en réalité que concrétiser la politique du retrait impérial. Il s’agissait pour les autorités françaises de se délester de la politique de prestige opérée au temps de l’Empire afin d’assurer à Bizerte, dans une démarche on ne peut plus pragmatique, l’imprescriptibilité du droit de la France sur la base militaire et ce même dans une perspective d’une Tunisie indépendante. L’étude montre alors comment le projet d’urbanisme de Bizerte s'est finalement façonné en fonction de cette nouvelle doctrine et de ce nouveau contexte géopolitique, mais aussi des enjeux d’intérêts industriels, économiques et sociaux. Contexte qui a finalement contraint la France à revoir ses ambitions et par conséquent à rétrécir, puis à geler et enfin sacrifier le projet de reconstruction de Bizerte mettant ainsi en porte - à - faux les projets grandioses d'urbanisme conçus par Zehrfuss

Reinscribing Tunisia in the history of the Second French Colonial Empire in its final phase, this thesis focuses on the reconstruction of the military city of Bizerte in the era of the dismantling of the French colonial Empire under the aegis of the French architect Bernard Zehrfuss. It aims to lift the veil around a modernist reconstruction developed in the name of the Empire paradoxically at the very time of its decline. This reconstruction cited quickly in the literature despite its importance, is however a question of Empire and overflows, according to Laprade the framework of Tunisia. According to several writings, it is the cause of the end of Zehrfuss' mission in Tunisia. To define the contours of this reconstruction, we proceeded by an analysis of its mechanisms through the adventures of the process of the end of the Empire which we divide into two phases: the time of the Empire and the time of the French Union. In the days of the Empire, this imperial city project gained all its legitimacy and struck by the magnificence and grandeur of modern urban plans specially designed by Zehrfuss, despite a context of economic crisis and shortage of materials. Behind what we have called the ideology of the ostentatious, a political project takes shape which, through this reconstruction, seeks to intimidate and be feared, in a context marked by a loss of authority, a possible establishment of AMGOT, and the rise of Tunisian nationalism since the German invasion. It was not the same from October 1946, the official date of the end of the Empire and the creation of the French Union. This new phase in SECF’s life coincides with a notorious turnaround in ostentatious politics, now considered obsolete and counterproductive, even dangerous. It leaves room for a new, more pragmatic doctrine, which in appearance seems to be more human and to come as close as possible to the grievances of the victims, but in reality only materializes the policy of imperial withdrawal and France's disinterest in Tunisia and in particular the city of Bizerte project. It was for the French authorities to offload the prestige policy operated at the time of the SECF in order to ensure in Bizerte, in an approach that could not be more pragmatic, the imprescriptibility of the law of France on the military base and even in the perspective of an independent Tunisia. The study then shows how the architectural landscape was finally shaped according to this new doctrine and this new political context but also to the challenges of industrial, economic and social interests. Context which finally forced France to review its ambitions and consequently to shrink, even to freeze and finally to sacrifice the reconstruction project of Bizerte thus putting in false the grandiose urban planning projects conceived by Zehrfuss

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