2016
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Léa Sébastien, « L'attachement au lieu, vecteur de mobilisation collective ? Etude de cinq territoires ruraux », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.dc068c...
Cette contribution s'inscrit dans l'approche spatiale de l'attachement au lieu, encore peu développée dans la littérature. Notre objectif est d'identifier différents types d'attachements qui peuvent exister à propos d'un lieu, d'analyser comment cet attache-ment se manifeste auprès des autres et sur le territoire et d'appréhender dans quelles conditions un attachement au lieu peut poser les bases d'un engagement politique. L'analyse de 142 entretiens menés entre 2005 et 2015 sur cinq terrains d'étude en milieu rural souligne la diversité des formes que l'attachement peut revêtir, diversité en termes d'entités aimées (nature, modernité, tradition) et d'implications sociales comme spatiales. Au niveau social, nous montrons que l'attachement au territoire est davantage vecteur de conflit que de coopération et que s'il est très présent d'un point de vue individuel, il s'inscrit rarement collectivement. Sur le plan spatial si certains acteurs présentent un attachement restreint à quelques entités sans implication envers elles, la majorité des attachés se mobilisent dans la recherche de nouveaux savoirs et dans la protection des entités aimées. Nous souhaitons montrer ici qu'un attachement au lieu peut se traduire politiquement si les acteurs d'un territoire sont actifs 1) dans la transmission de l'attachement à autrui (lien identitaire) ; 2) dans l'accumulation de savoirs et pour la protection des entités aimées et de leur environnement (lien différentiel). Ces deux indicateurs représentent le terreau pour le développement d'une identité spatiale collective et d'un engagement politique en faveur du lieu aimé.