2022
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Pierre Frath, « Francophonie et anglicisation de la recherche et de l'enseignement supérieur », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.dc7f53...
Seules une vingtaine de langues parmi les quelques milliers encore parlées dans le monde donnent à leurs locuteurs le rare privilège de pouvoir exprimer l'ensemble des connaissances de la modernité, et parmi elles, le français. Mais si l'enseignement supérieur se fait en anglais, les scientifiques n'utiliseront plus le français pour parler de leurs connaissances et notre langue perdra alors ses domaines de spécialité. Nous serons alors rapidement obligés d'utiliser l'anglais pour la recherche, et les scientifiques de la francophonie n'auront d'autre choix que de passer à l'anglais pour leurs études et leurs travaux, avec dans de nombreux pays jusqu'ici francophones des répercussions en amont dans l'enseignement secondaire et primaire : l'on finira par remplacer le français par l'anglais comme langue véhiculaire. Ce sera la fin de la francophonie. Les quelque 250 000 étudiants étrangers qui étudient en français dans notre pays ne seront pas remplacés par un nombre équivalent d'anglophones, qui y réfléchiront à deux fois avant de choisir une pâle copie du modèle américain. La France perdra alors de son influence sur les affaires du monde ; elle sera ramenée à celle qui correspond à une population de 60 millions de personnes, c'est-à-dire moins d'un pour cent de la population mondiale