12 octobre 2022
Kathy Similowski et al., « Quelle appropriation de la loi par la littérature de jeunesse ? », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.dcnwev
Traditionnellement, la littérature de jeunesse présente des situations familiales ordinaires, proches du vécu du l’enfant. Elle participe alors à son éducation et contribue à son épanouissement en montrant un enfant grandissant au sein d’une cellule familiale qui le soutient. Cet univers rassurant est celui voulu par la société qui a organisé progressivement les conditions juridiques définissant, d’abord à l’égard du père puis conjointement à l’égard des deux parents, une autorité emprunte de droits et de devoirs, ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant (art. 371-1 du Code Civil). À partir de la fin du XIXe siècle, cette protection de l’enfance s’est construite à travers un arsenal juridique voulu par un « État protecteur », remettant en cause la toute-puissance paternelle, réprimant les violences, voies de faits et attentats commis contre les enfants et aggravant les sanctions lorsque l’auteur du délit est un ascendant. Ces lois, qui ont pour objectif d’assurer la protection des enfants y compris dans la sphère familiale, rappellent que cette dernière peut être le lieu de maltraitances. Nous nous interrogeons sur la manière dont la littérature de jeunesse porte ce sujet sensible ?Cette communication se propose de répondre à deux questions à travers l’étude d’un corpus d’œuvres destiné aux enfants d’école primaire : Que disent les textes littéraires du droit lorsqu’ils parlent des violences sexuelles à l’intérieur de la famille ? Comment les ouvrages disent-ils le droit sur ce sujet traumatisant sans traumatiser le jeune lecteur ?