2009
Cairn
Emilia De Rosa et al., « Retrait et deuil pendant la période périnatale : Réflexions psychodynamiques », Devenir, ID : 10670/1.dcym09
L’article traite du lien entre le deuil de la mère et le retrait du jeune enfant. Après avoir démontré que le deuil et le retrait sont deux aspects philogénétiquement déterminés du même processus d’adaptation visant à protéger le sujet d’une douleur insoutenable liée à la perte, nous décrirons, dans une perspective psychodynamique, les facteurs qui empêchent l’élaboration physiologique du deuil et l’interruption du retrait défensif, portant à la psychopathologie. L’impossibilité de la mère à élaborer une perte pendant la période de la périnatalité interfère avec l’état de préoccupation maternelle primaire et entrave l’accès à la parentalité, ce qui provoque le retrait de l’enfant. Le flux libidinal entre la mère et le bébé s’atrophie et, l’enfant étant assimilé au défunt, il se sent comme hiberné dans un état de suspension vitale. Si le deuil de la mère concerne son propre père, des mécanismes de clivage et de déni vont s’activer pour limiter un sentiment de culpabilité intolérable. Le conjoint, pris dans ces défenses, est incapable de réactiver le flux libidinal entre la mère et l’enfant. Ces mouvements psychodynamiques sont illustrés à travers le matériel clinique, artistique et mythique. Nous considérons que l’utilisation de l’échelle Alarme Détresse BéBé (ADBB) lors de consultations thérapeutiques périnatales est un moyen efficace de prévention.