2025
Cairn
Chantal Prévot, « Redécouvrir Ida Saint-Elme », Napoleonica. La Revue, ID : 10670/1.ddc728...
D’Ida Saint-Elme, gloire éphémère de l’édition dans les années 1830, la postérité n’a retenu que ses entreprises « galantes » auprès des héros virils de l’épopée militaire napoléonienne. Malmenée par les historiens qui n’y voyaient que nymphomanie et supercheries littéraires imaginées par un groupe avisé d’hommes, l’aventurière au plein sens du terme mena une existence sans contrainte sociale ni morale, à rebours de la mentalité dominante. Mais on a préféré réfuter en bloc ses souvenirs, lui dénier même la capacité d’écrire en français, pour ne retenir que les témoignages tardifs et à charge de plumitifs la présentant à l’envi comme une folle, étrangère de surcroît. Trop indépendante, trop directe, Ida Saint-Elme fut l’objet de bien des quolibets, à commencer par ce que les hommes se plaisaient à appeler sa « décrépitude physique », préférant ne pas voir la leur. Elle en paya le prix fort, mourant seule et pauvre. À la suite de Jacques Jourquin, qui fit un travail remarquable sur l’histoire du texte et de son édition et posa des jalons entre le vraisemblable et les insertions imposées par l’époque et par les buts mercantiles, cet article enquête sur les conditions d’écriture des Mémoires d’une contemporaine (Ladvocat, 1828) et la personnalité de son autrice.