Les femmes héritent-elles moins que leurs frères ? Inégalités des sexes devant l’héritage et les transferts intergénérationnels en Corée du Sud, 1971-2010

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2025

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Dahye Kim et al., « Les femmes héritent-elles moins que leurs frères ? Inégalités des sexes devant l’héritage et les transferts intergénérationnels en Corée du Sud, 1971-2010 », Population, ID : 10670/1.dddc88...


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Despite amendments to inheritance laws aimed at promoting gender equality in many countries, the effectiveness of gender-equal inheritance rights remains uncertain. This study focuses on South Korea, which reformed inheritance rights toward gender equality in 1991. The research uses data from two nationwide household surveys to examine intergenerational transfers (inheritance and inter vivos gifts) over a 40-year span (1971–2010) and categorizes three groups on the basis of when the heirs’ father died: before reform, shortly after reform, and long after reform. Results reveal that the gender gap in intergenerational transfers did not narrow—even after reform—among the small number of individuals who reported receiving inheritance or gifts. Inter vivos gifts became a more prevalent method of passing wealth to sons shortly after reform. Equal legal shares also proved ineffective in dividing inheritance, as many households continued to experience unequal division through wills and family negotiations. These findings highlight that eliminating discriminatory clauses in inheritance laws is just the initial step toward achieving gender equality in intergenerational transfers, with norms and cultural contexts often taking precedence over legal reforms.

En dépit des modifications apportées dans de nombreux pays au droit des successions pour faire progresser l’égalité des sexes, l’efficacité de telles réformes reste incertaine. Cette étude examine le cas de la Corée du Sud, qui a réformé son droit des successions de façon à promouvoir l’égalité des sexes en 1991. À partir des données de deux enquêtes ménages nationales, notre recherche explore les transferts intergénérationnels (héritages et donations entre vifs) sur une période de quarante ans (1971-2010), et distingue trois groupes en fonction de la date de décès du père des héritiers : avant la réforme, peu après la réforme, et bien après la réforme. Même après la réforme, les résultats ne révèlent aucune réduction des disparités entre les sexes en matière de transferts intergénérationnels, parmi le faible nombre d’individus ayant déclaré avoir reçu un héritage ou des donations. Les donations entre vifs sont devenues un mode privilégié de transmission du patrimoine aux fils peu de temps après. La réforme n’a pas non plus permis d’instaurer un partage égal des parts entre les héritiers : de nombreux ménages ont continué à procéder à des partages inégaux par le biais de testaments et de négociations familiales. Ces résultats indiquent que la suppression des clauses discriminatoires du droit de succession n’est que la première étape vers l’égalité des sexes en matière de transferts intergénérationnels. Les normes sociales et culturelles prennent souvent le pas sur les réformes juridiques.

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