Le mort saisit le vif : Penser la démocratisation comme processus autoritaire en Russie

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2013

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Guillaume Sauvé, « Le mort saisit le vif : Penser la démocratisation comme processus autoritaire en Russie », Raisons politiques, ID : 10670/1.ddnf3c


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Cet article se penche sur le rapport ambigu entre la conception de la démocratisation élaborée à l’époque de la perestroïka en Russie et la consolidation autoritaire du pouvoir dans les années subséquentes. L’analyse des écrits d’influents penseurs démocrates permet de restituer la complexité de leur pensée, loin du portrait manichéen souvent fait d’eux soit comme « vrais démocrates » victimes des circonstances, soit comme « faux démocrates » mus par des intérêts égoïstes. Leur soutien à la disqualification politique du peuple et à la centralisation des pouvoirs dans les mains d’une élite technocratique s’inscrit en fait dans une compréhension de la politique soumise à l’autorité absolue de « processus » historiques et naturels. Confrontés à la méfiance du peuple à l’égard des réformes proposées, ces penseurs en viennent à envisager la nécessité d’une réforme autoritaire des moeurs pour libérer les esprits prisonniers de l’idéologie soviétique. Pour eux, la démocratisation exige quelques entorses à la démocratie.

The Dead Grasps the Living: Thinking of Democratization as an Authoritarian Process in RussiaThis article tackles the ambiguous relationship between the idea of democratization, as it was thought of during Perestroika, and the authoritarian outcome in the following years. Based on an analysis of the political thought of some of the most influential democrats, this article challenges the dichotomous portrayal of Russian democrats as either “true democrats” crushed by hostile forces, or as “fake democrats” pursuing selfish goals. It is argued that their understanding of democratization was fully coherent with their support to the centralization of power in the hands of an “enlightened” technocratic elite, in as much as they considered politics as the management of historical and natural processes. In late Soviet Russia, where these reforms were met with suspicion, an authoritarian enlightenment – a “reformation of the mores” – appeared as a necessary measure. Democracy, for these authors, must be limited in order for democratization to succeed.

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