1 avril 2019
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Antoine Ducoux, « Quand « la ligne part en queue de poisson ». Paradoxes des figures de pont dans les œuvres de Francis Alÿs, Bridge / Puente (2006) et Don’t cross the bridge before you get to the river (2008) », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10.4000/trans.2443
Le rôle de l’artiste est-il de bâtir des ponts et de combler les fossés entre les peuples ? Les figures de la traversée et du passage dans les œuvres de l’artiste belge Francis Alÿs sont des édifices inachevés, autour desquels l’artiste construit une dramaturgie symbolique instable, qui déroute le spectateur en multipliant les paradoxes et les impasses logiques. Cet article propose une étude des œuvres Bridge/Puente (2006) et Don’t cross the bridge before you get to the river (2008). Son objectif est d’explorer les ambivalences d’une démarche « bizarre » qui s’est confrontée à de véritables contraintes d’ordre politique. En bâtissant des ponts à la fois réels et imaginaires, Francis Alÿs fait signe vers l’horizon utopique d’un lien entre les peuples, tout en refusant de l’actualiser. Au cœur de ce système symbolique, l’idée de « jeu » est primordiale car elle oppose à l’idée de clôture, de comblement, une économie du manque, qui permet de susciter la rêverie du spectateur.