Pour une autre histoire du cinéma français : blanchité et maghrébinité de la francité

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2019

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Résumé En Fr

The problematic reception of cultural, gender and postcolonial studies in the field of film studies in France has long resulted in their rejection. Since the end of the 2000s, under the pressure of generational evolution but also of international research, a partial consideration of the studies has been observed. However, it is accompanied by a neutralization of their critical and political dimension, namely their questioning of the very foundations of Western epistemologies. For a long time organized around national histories and the criteria of art history, the history of cinema has not escaped the contemporary reconfigurations of historiography. However, another history of French cinema remains to be built. A comparative analysis of the discursive construction of "cinéma beur" (1980s), "films de banlieue" and "jeune cinéma français" (1990s) highlights the dominant discourse of a French cinema defined by its whiteness. Film criticism of the 1990s thus played a role as an operator of whiteness, which contributes to the invisibility of non-white components (here Maghrebi) in the constitution of French identity.

La réception problématique des Cultural, Gender et Postcolonial Studies dans le champ des études cinématographiques en France s’est longtemps traduite par leur rejet. Depuis la fin des années 2000, sous la pression de l’évolution générationnelle mais aussi de la recherche internationale, on observe une prise en compte partielle des Studies. Toutefois, celle-ci s’accompagne d’une neutralisation de leur dimension critique et politique, à savoir leur remise en cause des fondements mêmes des épistémologies occidentales. Longtemps organisée autour d’histoires nationales et des critères de l’histoire de l’art, l’histoire du cinéma n’échappe pas aux reconfigurations contemporaines de l’historiographie. Cependant, une autre histoire du cinéma français reste à construire. L’analyse comparée de la construction discursive du « cinéma beur » (années 1980), des « films de banlieue » et du « jeune cinéma français » (années 1990) permet de mettre en évidence le discours dominant d’un cinéma français défini par sa blanchité. La critique cinématographique des années 1990 joue ainsi un rôle d’opérateur de la blanchité qui contribue à invisibiliser les composantes non-blanches (ici maghrébines) dans la constitution de la francité.

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