2023
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.4000/books.pufc.51636
Arnaud Macé, « De l'univers à l'embryon : le végétal comme source d’analogies opératoires chez Anaximandre et dans le traité hippocratique De la génération / De la nature de l’enfant », HAL-SHS : philosophie, ID : 10.4000/books.pufc.51636
Le présent article entreprend une comparaison entre les analogies végétales qu’Anaximandre auraient mises en œuvre dans son explication de la genèse de l’univers et celles que le traité hippocratique De la génération / De la Nature de l’enfant propose pour rendre compte de la genèse de l’embryon. On y avance l’hypothèse du caractère « opératoire » des analogies utilisées dans les deux cas. Anaximandre compare le processus de formation de l’univers avec un phénomène observé dans les pratiques agricoles, à savoir la croissance et le détachement de l’écorce, par exemple sur les pommiers. L’analogie ne porterait pas en premier lieu sur l’identité des structures comparées mais sur l’identité d’opérations ou de processus : l’enveloppe de feu qui entoure le monde se développe comme une écorce autour d’un arbre, et la modalité spécifique de son développement explique qu’elle prenne une forme sphérique, alors que l’écorce de l’arbre prend une forme cylindrique. L’analogie végétale que propose l’auteur du traité hippocratique pour rendre compte du développement de l’embryon serait de même nature, car elle suppose seulement une identité de processus entre deux natures dont les structures sont fort différentes (l’arbre et l’embryon). La comparaison entre Anaximandre et le traité hippocratique permet de faire apparaître le caractère heuristique de l’analogie végétale pour unifier la diversité des processus élémentaires impliquées dans les fonctions du vivant et d’en affirmer le caractère universel.